Le long de la RN23, à proximité du circuit des 24 heures, EDF soigne son image en faisant passer en souterrain une ligne de 90 kV sur plus de 8 km.
En concertation avec les élus et soucieux de l'environnement, EDF réalise entre le lieudit Constantine et le poste d'Arnage un tronçon souterrain de 8,4 km. Ce chantier (poste et ligne de 90 kV) représente une enveloppe globale de 46,7 millions de francs.
Le tracé de la ligne est prévu pour emprunter sur les deux tiers de son parcours la bordure de la RN23, à trois voies de circulation, reliant Le Mans à Angers. Ces travaux, réalisés en plusieurs phases, sont étalés sur une durée de six mois environ.
Côté technique, l'isolation n'est plus assurée par l'air, mais par une gaine synthétique isolante en polyéthylène thermoplastique.
Pour un seul câble de 90 000 volts, cette épaisseur est de l'ordre de 20 mm, soit une masse d'environ 10 kg par mètre linéaire. Livrés sur des tourets de 4 m de diamètre, les trois câbles sont déroulés par tronçons de 750 m à fond de tranchée, puis noyés dans un béton maigre.
Au fur et à mesure de l'avancement, les soudures entre tronçons sont assurées par le fournisseur des câbles sur le chantier.
« Le surcoût d'une telle opération n'est pas négligeable, puisque le mètre linéaire de ligne 90 kV enterré se situe dans une fourchette de deux à quatre fois le prix d'une ligne aérienne équivalente », souligne Gérard Bodin, de l'Agence Ingénierie Réseaux d'EDF. « Cependant, cet écart avec l'aérien diminue constamment car le passage en souterrain était de cinq à dix fois plus cher en 1985 et plus le linéaire passé sous terre prend de l'ampleur, plus son coût relatif diminue, grâce notamment aux ateliers de pose mécanisée », poursuit-il.
Pourtant, sur ce chantier, cette solution meilleur marché ne sera retenue qu'en fin de parcours sur un peu plus de deux kilomètres par EEE, spécialiste en la matière, car les obstacles à franchir le long de la route nationale sont beaucoup trop nombreux.
Autre facteur d'économie, la nature du câble fait aussi des progrès. Dernier-né des ateliers Pirelli, le NPT de 630 mm2 de section est beaucoup plus économique à fabriquer (- 37 %) que son prédécesseur et plus souple à mettre en oeuvre car il ne pèse plus que 5,2 kg au mètre linéaire.
Afin de dérouler les trois câbles plus un fourreau pour une éventuelle fibre optique à 1,30 m de profondeur, les deux entreprises retenues, Cepel et EEE, font appel à la tranchée traditionnelle, pour une cadence de pose de l'ordre de 50 m par jour, puisque la fin du chantier est prévue à la fin septembre 1999.
Exemplaire, cette opération a été préparée en amont de la réalisation par l'Agence Ingénierie Ouest EDF, en collaboration avec son service de réalisation, son cabinet de coordination Sécurité et protection de la santé, « SPS » ERC Centre, les services de la DDE du département de la Sarthe, les maires et services techniques des communes concernées, des différents services concessionnaires, et du Service départemental d'incendie et de secours du département.
PHOTO : Les câbles sont déroulés par tronçons de 750 m à fond de tranchée, puis noyés dans un béton maigre.