Une année 2022 pour illustrer les valeurs d'Egis et les renforcer. C'est ainsi que son président-directeur général, Laurent Germain, s'est félicité des résultats du groupe d'ingénierie.
Les chiffres bruts (chiffre d'affaires de 1,5 Md€, marge opérationnelle de 11,9%) ne disent pas tout de la force d'un groupe dont la taille à cru de 65% en l'espace de 3 ans au rythme des acquisitions : 25 depuis 2019. Sa capacité à relocaliser ses salariés ukrainiens et à leur permettre de conserver leur activité jusqu'à décrocher de nouveaux contrats (huit projets signés en 2022), sans doute plus.
Pour Laurent Germain, ce sont donc ses valeurs humaines autant que techniques qui ont renforcé l'activité d'Egis et son attractivité : le groupe a ainsi procédé à plus de 3000 recrutements en 2022 et élargi son actionnariat salarié. Et ce succès se retrouve dans les prises de commandes du groupe : 1,522 Md€ en 2022 en hausse de 35% par rapport à 2021.
Fort de cette stratégie et d'un carnet de commandes record de 1,8 Md € correspondant à 18 mois de chiffre d'affaires, Egis anticipe une croissance forte en 2023, avec un CA de près de 1,9 Md € et une marge opérationnelle supérieure à 11%.
Le rêve américain
A plus long terme, Egis compte poursuivre son internationalisation avec un territoire de rêve : les Etats-Unis d'Amérique. "Notre activité là-bas représente aujourd'hui 1% du CA. Or les Etats-Unis sont le marché le plus important du monde, en volume, en matière d’ingénierie notamment d’infrastructures. On ne peut pas ne pas être présent", a expliqué Laurent Germain. Un "rêve américain" qui s'est dessiné indépendamment du plan de relance de Joe Biden, le fameux Inflation reduction act (IRA). Mais pourquoi ne pas en profiter ? "Ce plan prévoit plus de 500 Mds $ d’investissements notamment dans les infrastructures routières mais l’IRA impose une dimension supplémentaire avec la décarbonation. Or c'est un secteur dans lequel nous souhaitons nous développer. C’est donc une cible d’acquisitions", a confirmé Laurent Germain.
Et au-delà des infrastructures de transports, Egis visera les infrastructures énergétiques. "Avec la multiplication des projets d’EnR, les réseaux vont devoir être mis à niveau. RTE et Enedis ont annoncé des investissements majeurs dans le domaine. C’est un sujet sur lequel nous souhaitons nous positionner avec l’acquisition de sociétés spécialisées", a annoncé Laurent Germain.
Equipe de France du nucléaire
Dernier, réservoir d'activité pour les années à venir, le nucléaire : "Nous avons sécurisé 3 des 4 lots de génie civil des futurs EPR. C'est une responsabilité forte et un challenge à relever en termes de délais", a admis Laurent Germain. "Pour cela il faudra des recrutements supplémentaires. Il y a un enjeu de relance de l’attractivité de la filière nucléaire, au sein notamment du système éducatif, afin de susciter d’avantage de vocations d’ingénieurs et de les former. L’écueil à éviter sera évidemment ne pas garder ces compétences par la suite. Il faut donc augmenter la capacité de la filière française en matière de ressources pour les EPR français mais aussi à l’export", a-t-il ajouté. "Egis est partie prenante de l’équipe de France du nucléaire menée par EDF, notamment en Inde. Toutes ces ressources que nous allons recruter et former seront autant d’atouts dans la compétition internationale", a-t-il conclu.