L'édition 2013 du rapport sur l’efficacité énergétique dans le monde réalisé tous les trois ans par l'Ademe et le Conseil mondial de l’énergie est en demi-teinte.
D’un côté, la montée en puissance de la question au sein du CME, traditionnellement plus attaché aux problématiques des producteurs d’énergie. Ainsi, lors du 22e Congrès, qui s’ouvre dimanche 13 octobre à Daegu, en Corée, une session sera spécifiquement consacrée à l’efficacité énergétique tandis qu’une conférence de presse sera « entièrement dédiée » à l’étude internationale, s'est réjouit François Moisan, responsable du réseau de connaissances du CME, qui partagera alors la vedette avec la directrice exécutive de l’AIE, Maria van der Hoeven.
D’un autre côté, le rapport montre que l’efficacité énergétique a ralenti dans la dernière décennie, en particulier dans les pays développés. Une fois les mesures les plus faciles réalisées, il faut penser à des mesures innovantes : c’est le cas notamment en Europe pour la rénovation des bâtiments existants. Une autre raison est avancée par l’Ademe pour justifier ce ralentissement : la production électrique, en augmentation, « est moins performante que la transformation de produits pétroliers ou de gaz, donc le système perd de son efficacité énergétique ».
D’un point de vue sectoriel, l’intensité énergétique des transports a diminué dans toutes les régions du monde, de 10 % en moyenne entre 1990 et 2011. Ont ainsi été gagnés 3 litres aux 100 km en Europe en 20 ans. Reste que ce secteur préoccupe pour l’avenir en l’absence de politiques de transfert modal, les efforts en matière d’efficacité énergétique étant concentrés sur les voitures. Dans le secteur résidentiel, la consommation d’énergie par ménage a diminué de 0,8 % par an en moyenne depuis 1990. Mais le développement accéléré des usages spécifiques de l’électricité rend difficiles les projections.
Le rapport se termine par des recommandations, la première étant que « les prix de l’énergie devraient refléter les coûts réels et être plus incitatifs pour les consommateurs ». Mais on ne peut pas « seulement baser une politique d’efficacité énergétique sur une politique de fiscalité », rappelle François Moisan, plaidant pour des outils de financement innovants, un contrôle de la qualité des équipements et des services d’efficacité énergétique. Quant à la facturation intelligente, « c’est une politique efficace, mais on ne peut pas en attendre des miracles », l’affichage des consommations en temps réel semblant plus approprié…