Les nouvelles ZAC parisiennes doivent intégrer les objectifs du plan climat. Si toutes ont vocation à devenir des « écoquartiers », chacune, par sa taille, sa localisation… présentera des caractéristiques propres.
A Clichy-Batignolles (XVIIe), l’ambition de la Ville est forte puisqu’elle veut faire de ce secteur de 50 ha un écoquartier « exemplaire » tendant vers la neutralité carbone. Les bâtiments devront atteindre les performances thermiques de la RT 2005-75 % (1), « soit un niveau inférieur au seuil des 50 kWh/m2. an », précise Nicolas Rougé, chargé de mission développement durable à la Semavip, aménageur du site.
La production de chaleur devra comprendre au moins 85 % d’énergies renouvelables, et celle d’électricité photovoltaïque couvrir les consommations d’éclairage, du chauffage et de l’eau chaude sanitaire et des services généraux.
« Pour atteindre cet objectif, la production d’électricité photovoltaïque sur la ZAC Cardinet-Chalabre (35 000 m2 de shon), devra s’élever à 580 MWh.an, soit entre 5 000 et 10 000 m2 de panneaux à installer », précise Nicolas Rougé. Pour l’accompagner, la Semavip a désigné trois assistants à maître d’ouvrage : Tribu (AMO générale), le groupe-ment Izuba Energies/Amoes (énergie), Sepia Conseils (eau, assainis-sement). Début 2009, elle disposerad’études précises sur la possibilité derecourir ou non à la géothermie.
La ZAC Pajol (3,4 ha, XVIIIe), aménagée par la Semaest, sera équipée pour le solaire. La SEM a décidé de tirer parti de la toiture d’une halle de 140 m de long pour y installer, via un opérateur privé, une centrale photovoltaïque de 3 300 m2 d’une puissance de 400 kWc (380 MWh.an) complétée par 400 m2 de panneaux solaires thermiques.
Bâtiment à énergie positive
La réhabilitation du bâtiment, qui accueillera une auberge de jeunesse, une bibliothèque..., a été confiéeà l’architecte Françoise-Hélène Jourda. « Elle va beaucoup nous aiderdans la conduite du projet », se félicite Jean-Paul Albertini, directeurgénéral de la Semaest. La consommation ne devrait pas dépasser 40 kWh/m2.an. Au final, la halle devrait produire plus d’énergie qu’ellen’en utilisera ( 192 MWh.an).
Quant à la ZAC Gare de Rungis (3,8 ha, XIIIe), la Semapa avait envisagé de recourir à la géothermie faible profondeur associée à une pompe à chaleur. Mais des forages tests ont révélé des débits quatre à cinq fois inférieurs aux besoins. La ZAC sera finalement raccordée au réseau de la Compagnie parisienne de chauffage urbain (CPCU), dont l’énergie provient pour 50 % de l’incinération des déchets. Par ailleurs, 3 000 m2 de panneaux solaires seront installés sur l’immeuble de bureaux.
« Nous devons être capables d’imaginer autre chose que la géothermie, le solaire, l’éolien… », juge Denis Baupin. L’adjoint au développement durable se montre très intéressé par la régulation saisonnière (2). « En Allemagne, ce procédé commence à être au point. J’ai très envie qu’on essaie à Paris », conclut-il.