Implantée dans l’environnement hétérogène d’une périphérie urbaine et industrielle, face à une forêt, cette maternelle peut accueillir 120 enfants. Elle se distingue au premier regard par ses façades courbes de couleur jaune. Son plan d’inspiration organique évoque la forme d’un rein ou d’un haricot. Cette configuration dégage en son centre une cour d’entrée intime favorisant les échanges entre les parents amenant ou venant chercher les enfants. L’intérieur est aménagé sur deux niveaux, avec un vaste espace central ouvert et des salles closes pour six groupes indépendants.
Le parement extérieur constitué des tasseaux verticaux de 5 cm de coter confère au bâtiment une identité visuelle forte. A l’intérieur au contraire, la finition est composée de banales plaques de plâtre de 13 mm d’épaisseur. Ni l’un, ni l’autre de ces parements ne permettent de comprendre la singularité constructive de ce projet : l’utilisation de plaques de polystyrène de 10 cm comme coffrage perdu pour une structure en béton armé. Ainsi, le bâtiment est isolé à la fois par l’extérieur et de l’intérieur. Pour rendre cette technique opérationnelle, les plaques de polystyrène ont été creusées en usine de rainures verticales autorisant leur pliage selon les courbes de la façade. Le cintrage leur assurait déjà une quasi-autostabilité et des étais ont permis aux « enveloppes » parallèles de polystyrène de résister à la pression du béton.
Des fenêtres carrées sont disposées de manière faussement aléatoire en fonction des cadrages et de la luminosité recherchés. Certaines sont surbaissées à la hauteur d’un regard d’enfant et ponctuellement les bardeaux du bardage qui les recouvrent contribuent au contrôle de l’ensoleillement. Ce bardage est ventilé sur la hauteur de la façade, avec extraction de l’air sur la face interne (coté terrasse) de l’acrotère.