Eclairage : décollage imminent pour un luminaire

Leds, âme d'alu et enveloppe à base de colza forment un dispositif conçu pour les aéroports, facile à démonter et à entretenir.

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Le dispositif est constitué de tubes de 60 cm de long, dont les configurations se déclinent à l'envi ou presque pour former des carrés, mais aussi des croix, ou être suspendus verticalement.

Lorsque les voyageurs pénètrent dans l'enceinte d'un aéroport géré par le Groupe ADP, une ambiance particulière se dégage immédiatement. Si l'utilisation du marbre de Carrare y participe de longue date, ce sera aussi bientôt le cas du dispositif d'éclairage. Pour l'instant, les espaces sont encore essentiellement équipés de tubes fluorescents et de leds, « avec presque autant de références qu'il y a d'espaces », déplore Aurélien Rodon, responsable des départements électricité et bâtiment au sein du bureau d'études du Groupe ADP.

D'où le choix de développer, en propre, un luminaire qui répond à un cahier des charges spécifique : consommer moins d'énergie que les solutions actuelles, présenter une analyse de cycle de vie améliorée, être facile à entretenir et autoriser une grande richesse dans ses compositions. « Concrètement, le luminaire suspendu doit pouvoir se déployer dans tous nos terminaux, à Roissy-Charles-de-Gaulle, à Orly et au Bourget », résume Camille Goalo, designeuse au sein du service de l'architecture intérieure et du design du Groupe ADP.

Pour concevoir l'objet idoine, le maître d'ouvrage a chargé le bureau d'études lumière Ingélux de mettre au point le cahier des charges, puis de le soumettre à SFEL et Optelma France. Chacun de leur côté, les deux industriels ont proposé des solutions à la fois différentes et complémentaires avant de combiner leurs travaux. Le résultat, baptisé Olga (1), est un tube long de 60 cm avec une section en forme de losange large d'environ 7 cm, dont chaque élément peut être remplacé indépendamment des autres. C'est le cas de l'âme d'aluminium qui accueille le circuit de leds, de l'enveloppe extérieure en plastique biosourcé à base de colza mais aussi du filtre à impression nanométrique qui sert à diriger le flux lumineux. « Ce dernier peut être réparti comme nous le souhaitons selon le lieu d'installation du luminaire, de sa proximité d'un plafond ou de sa position verticale », illustre Aurélien Rodon.

Une lumière qui fait du bien. Par ailleurs, Olga est équipé de leds de dernière génération qui consomment entre 13 et 20 W par luminaire en fonction des configurations, soit environ 20 % de moins que des leds plus anciennes. Autre intérêt du dispositif, l'intensité et la couleur de la lumière reproduisent les rythmes circadiens, ce qui améliore les conditions de travail dans les espaces aveugles. Cela pourrait même faciliter la récupération du décalage horaire pour les voyageurs.

Depuis juin dernier, plusieurs prototypes sont en phase de test dans les espaces de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Les opérations de maintenance à blanc ont mis en évidence la nécessité de revoir les connexions électriques pour améliorer leur robustesse, et un compromis reste à trouver entre légèreté et massivité des suspensions. Dans le cadre du programme Olga, le luminaire sera aussi mis en place dans les aéroports de Cluj (Roumanie), de Milan (Italie) et Zagreb (Croatie). « La configuration suspendue ne sera pas toujours possible, nous prévoyons donc de le décliner en applique comme en pied », indique Camille Goalo. Soit une palette élargie de possibilités au service des architectes.

(1) Acronyme de hOListic Green Airport, un programme européen qui vise à décarboner le secteur de l'aviation et a financé ce projet.

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