Les septièmes Rencontres de la construction, organisées par EGF-BTP, ont confirmé ce que chacun pressentait: le développement durable est un formidable levier de modernisation de la filière construction.
Le développement durable, c'est à la fois le long terme (se développer dans des conditions qui n'hypothèquent pas le développement des générations futures) et la transversalité (l'interdépendance des volets économique, social et environnemental).
Rapporté au processus de construction, il implique donc une approche globale, une démarche d'ensemblier des constructeurs comme l'a souligné le porte-parole de la FFB.
Confrontée aux objectifs du Grenelle de l'environnement, cette démarche implique elle-même de profondes transformations: la mise aux normes du développement durable ... des normes applicables au secteur (il y en a près de 5000 ...); le recyclage des compétences; la mise en place dans les entreprises d'un management motivant ; la révision des réglementations ( par exemple, le bailleur doit pouvoir récupérer sur le locataire une part équitable des économies de charges générées par les travaux d'amélioration de la performance énergétique qu'il aura engagés).
Mais en évitant certains risques négatifs qui ne manqueront pas de survenir si l'on devient dogmatique: les bâtiments à énergie positive ne doivent pas faire oublier le coût marginal énorme des derniers Kwh économisés (il est souvent plus sage de se contenter de Bâtiments Basse Consommation); et le développement durable l'est moins lorsqu'il produit une architecture trop systématiquement compacte.
Avant tout, les constructeurs doivent comprendre qu'ils sont le coeur du développement durable. Comme l'a fort bien dit la Secrétaire d'Etat chargée de l'écologie: " Jadis, on disait que quand le bâtiment va, tout va. Désormais, on doit dire que lorsque la construction est durable, tout est durable".
Bertrand Fabre est directeur de la rédaction du Moniteur