Les villes de 10 à 50 000 habitants s’imposent comme les championnes de l’école durable, dans les statistiques de Certivea, filiale du centre scientifique et technique du bâtiment spécialisée dans la certification environnementale de la construction : 50 % des projets d’écoles certifiées ou labellisées proviennent de cette strate, alors qu’elle ne regroupe que 2,5 % des communes et 26,5 % de la population.
Ile-de-France sur le podium
Le bilan publié en janvier place nettement l’Ile-de-France en haut du podium des régions, avec près de la moitié des établissements certifiés depuis 2005, soit 203 sur 463. Le Nord, le Val-de-Marne et la Seine-Maritime forment le trio départemental de tête.
Troisième certificateur mondial dans le secteur de la construction durable, Certivea s’appuie sur ce bilan pour encourager les maîtres d’ouvrage à ne pas laisser passer l’occasion du plan de relance : les établissements éducatifs composent la moitié du parc visé par les 4 milliards d’euros alloués aux rénovations énergétiques.
L’impératif global
Mais attention : « Des opérations qui ne prendraient pas en compte le risque de canicule favoriseraient le recours à des climatisations sauvages qui contrecarreraient l’efficacité énergétique », alerte Patrick Nossent, président fondateur de Certivea. A ce risque, le certificateur oppose son analyse des interactions entre trois axes mesurés à l’échelle du bâtiment et de ses abords : confort et qualité de vie, qualité environnementale, économie.
Avec le bureau, l’école a constitué la première cible de l’organisme : « Ce bâtiment de base des collectivités impacte la qualité des apprentissages », souligne Patrick Nossent. Une étude internationale conduite par le World Green Building Council – représenté en France par Certivea – a démontré ces interactions, mesurées à travers l’acoustique, l’éclairage, la qualité de l’air intérieur et la température.
Etoiles alignées
Les paramètres intégrés à l’approche globale ne cessent de s’enrichir : le numérique ajoute la flexibilité à la performance énergétique, tandis que le végétal conforte l’inertie thermique des bâtiments et réduit l’effet des canicules, grâce à l’ombre et à l’évapotranspiration.
L’expertise de Certivea s’est développée à travers des certifications spécialisées : Biodivercity, Effinergie, R2S (bâtiments connectés et communicants) et plus récemment OsmoZ, centré sur la qualité de vie au travail et promis à un bel avenir après la crise sanitaire.
Outre France Relance, Certivea identifie plusieurs facteurs qui concourent à l’alignement des astres vers des rénovations globales de bâtiments éducatifs : le nouveau programme de rénovation urbaine favorisera la prise en compte de l’échelle des quartiers ; le décret tertiaire ajoutera une impulsion réglementaire dans les bâtiments de plus de 1000 m². « Et tout converge enfin autour d’une priorité à la réhabilitation sur le neuf », se réjouit Patrick Nossent.