La Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) de Champagne-Ardenne vient de publier une « étude prospective du développement de la filière bois dans le domaine de la construction ». Réalisée avec la société de conseil en stratégie Alcimed, cette étude pointe du doigt la faiblesse de la construction bois dans la région. Une situation paradoxale sachant que la Champagne-Ardenne fait partie du Grand Est, une zone leader sur ce créneau en France.
Les handicaps ou les freins identifiés sont multiples. Ils tiennent tout d’abord à la nature de la ressource, composée majoritairement de feuillus, alors que le marché utilise essentiellement des résineux. La solution pourrait dès lors passer par le développement de systèmes constructifs en bois issu de feuillus. Le contexte local s’avère également peu favorable, avec un secteur de la construction en nette perte de vitesse.
Créer un cluster afin de redynamiser
La filière elle-même souffre de nombreuses lacunes. Elle se compose d’un tissu artisanal et très atomisé de petites entreprises aux capacités d’investissement limitées. D’où une industrie mal équipée, peu innovante et de moins en moins compétitive. La filière apparaît au final mal structurée, les acteurs de la première et de la deuxième transformation entretenant assez peu de relations entre eux.Faute d’une chaîne de transformation intégrée, la Champagne-Ardenne exporte de plus en plus de bois brut, qu’elle voit revenir sous forme de produits finis ou semi-finis, sans création de valeur ajoutée en région. La Champagne-Ardenne a néanmoins un certain nombre d’atouts à faire valoir, souligne l’étude. Elle dispose d’une ressource en chêne abondante et de qualité. Elle est très dynamique sur le marché des panneaux et des placages. Elle jouit aussi d’un certain savoir-faire, tandis que les bailleurs sociaux jouent le jeu de la construction bois. Autant d’atouts pour surfer sur la vague qui porte actuellement ce type de construction.
Mais la Dreal estime nécessaire de donner un coup de pouce à la filière. Elle invite à faire un effort sur la communication et à sensibiliser aussi bien les particuliers que les entreprises, les maîtres d’ouvrage que les maîtres d’œuvre.
Parmi d’autres mesures, elle préconise la création d’un cluster bois construction dans la région et d’un ou deux postes de référents bois.