DISPARITION DE LEONARDO BENEVOLO

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Décédé le 5 janvier à l'âge de 93 ans, Leonardo Benevolo est l'un des historiens de l'architecture et de la ville les plus lus dans le monde. Il appartient à une génération d'architectes et d'historiens italiens (Giulio Carlo Argan, Manfredo Tafuri, Bruno Zevi) qui se sont aussi bien distingués par la variété de leurs écrits, leur capacité à dépasser les frontières chronologiques et disciplinaires, que par leurs engagements politiques et sociaux - catholique de gauche, Benevolo a été membre du groupe d'intellectuels issu de la démocratie chrétienne la Lega democratica, fondé en 1975. Né sur les bords du lac d'Orta, au nord de l'Italie, diplômé de l'université de Rome en 1946, Leonardo Benevolo entame une double carrière d'architecte urbaniste et d'enseignant en histoire de l'architecture, à Rome, puis à Florence, Venise et Palerme. Ses recherches comparées sur les architectures grecque et romaine lui valent une rapide reconnaissance dans les milieux académiques.

Historien et praticien

Auteur, en 1960, d'une Introduction à l'architecture, il entame la même l'année sa grande Histoire de l'architecture moderne, publiée en quatre tomes et traduite en français à partir de 1978. Avant d'être concurrencée par l'histoire critique de Kenneth Frampton (1980) puis par celle de William J. R. Curtis, elle a fait autorité dans les écoles et les universités en offrant au lecteur une synthèse plus complète et, à bien des égards, moins partiale que celles de Sigfried Giedion, Henry-Russel Hitchcock ou Nikolaus Pevsner. Comme dans un autre de ses classiques, Aux sources de l'urbanisme moderne (1963), l'un des traits distinctifs de l'histoire selon Benevolo est la constante mise en situation et en relation de la création architecturale avec l'évolution de la pensée comme avec celle des arts plastiques ; le tome II de l' Histoire de l'architecture moderne met notamment l'accent sur la primauté de la peinture (celle de Braque, Mondrian, Van Doesburg, Klee) dans la naissance du mouvement moderne. Autre ouvrage clé de Benevolo, Histoire de la ville, publié en 1975, a marqué l'historiographie par la simplicité et l'ampleur de son approche, associées à une très riche iconographie (1 559 figures). De plus en plus préoccupé par les questions urbaines, Benevolo ne cessera d'écrire, sur la ville européenne, la ville orientale, Rome, Venise, Urbino.

Le dernier de ses quelque 35 livres paraît en 2012. Révélateur de cet enracinement urbain, son ouvrage L'Architettura nell'Italia contemporanea (1998) est essentiellement consacré aux problématiques d'aménagement - Carlo Scarpa n'y est pas cité une seule fois. De ces mutations de la ville italienne, Benevolo fut également un acteur : à partir des années 1970, après avoir contribué à la création du site de la foire de Bologne (avec Tommaso Giura Longo et Carlo Melograni), il mène une importante activité d'urbaniste, notamment pour la ville de Brescia où il travaille sur le quartier San Polo (1970-1984). Jusque dans les années 1990, il participe à l'élaboration de nombreux plans régulateurs, pour Palerme, Urbino, dans le Piémont et en Lombardie.

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