Depuis plusieurs années, Egis s'abstient de répondre aux appels d'offres qui impliquent l'exploitation du charbon. Sa liste d'exclusion s'est récemment élargie aux projets liés aux nouveaux champs pétroliers ou à toute énergie fossile non conventionnelle (gaz de schiste, schistes bitumineux…). « Un engagement qui s'inscrit dans le cadre de notre plan stratégique “Impact the Future”, adopté en 2021, avec l'ambition de devenir un acteur de référence des infrastructures durables et résilientes. Il s'agit ainsi de contribuer à l'impératif de la neutralité carbone en 2050, tout en répondant aux besoins essentiels des populations », pose Martine Jauroyon, directrice développement durable et engagement du groupe. La société d'ingénierie cessera aussi de travailler sur les projets dont les impacts sur la biodiversité ne seraient pas gérés en application du principe de la séquence éviter-réduire-compenser (ERC) et selon les meilleures normes internationales.
« Abandon des “bombes climatiques” ». Quant aux incidences financières de ces nouveaux renoncements, « nous n'avons pas chiffré l'éventuelle perte en termes de chiffre d'affaires (CA), avance la directrice. Un certain nombre des 425 projets de combustibles fossiles émettant plus de 1 Gt éq. CO2 sur leur durée de vie, recensés comme des “bombes climatiques”, figuraient parmi nos pistes commerciales : elles sont sorties du champ des possibles ».
Reste que « la part de notre CA [1,48 Md € l'an passé, NDLR] contribuant à nos yeux de manière efficace à la transition écologique et énergétique croît progressivement. Elle s'élève, sur le périmètre des activités de conseil et d'ingénierie, à 45 % au titre de 2022 : nous irons au-delà cette année. Nous avons notamment, à cet effet, renforcé la prise en compte des critères ESG dans les processus de décisions stratégiques de l'entreprise ».
La démarche d'Egis revêt aussi des enjeux d'attractivité et de fidélisation. « Les candidats se montrent sensibles à nos démarches en matière de développement durable, et nos collaborateurs attendent une cohérence avec nos engagements qui joue sur leur sentiment d'appartenance », illustre Martine Jauroyon.
