Un data center dans une éolienne ? C’est l’idée, qui peut sembler saugrenue au premier abord, qu’a eue l’allemand WestfalenWind, producteur et fournisseur d’électricité renouvelable. Une idée qui vient pourtant de séduire BMW, dont les projets de véhicule autonome font exploser les besoins en traitement de données. Le constructeur automobile vient d’installer un data center sur trois niveaux à l’intérieur du mât d’une éolienne.
Empreinte carbone réduite
Avantages : l’électricité nécessaire au fonctionnement des serveurs et à leur refroidissement est fournie directement par l’éolienne, à un coût nettement inférieur à celui du marché. Entre 85% et 92% de l’électricité nécessaire provient directement de la turbine, selon l’entreprise, qui évalue par ailleurs l’empreinte carbone de ses installations à 10 gCO2/kWh contre 430 gCO2/kWh en moyenne pour les autres centres de calcul allemands.
Des serveurs jusqu’à 150 m de haut
Et si le vent n’est pas de la partie, le data center est relié à deux réseaux de transport d'énergie différents, pour plus de sécurité. Pas besoin de faire des travaux de raccordement au réseau puisque les parcs éoliens y sont déjà reliés. Enfin, pas d’artificialisation supplémentaire de terres : l’intérieur de chaque mât fait 13 m de diamètre à sa base et pourrait abriter des serveurs jusqu’à 150 m de haut.
Utiliser la production excédentaire
L’idée naît lorsque l’énergéticien constate que le réseau de transport d’électricité allemand n’arrive pas toujours à gérer les pics de production de ses parcs éoliens. En effet, le réseau doit être parfaitement équilibré, c’est-à-dire que la quantité d’électricité produite doit être égale à la quantité d’électricité consommée. Si un parc éolien produit plus que le réseau ne peut absorber, il sera déconnecté pour préserver ce dernier. Ce qui revient à perdre de l’électricité. Cette énergie inutilisée pourrait alimenter un tiers des data centers allemands, indique le Dr Fiete Dubberke, directeur général de WindCores, l’entité dédiée de WestfalenWind, à la chaîne CNN.
2% de la consommation électrique en France
De quoi attirer l’attention des industriels. Car les besoins électriques liés aux data centers ne cessent d’augmenter. Selon l’Agence internationale de l’énergie, ceux-ci représentaient 1% à 1,5% de la demande d’électricité mondiale en 2023. Et si leur efficacité énergétique ne cesse de croître, leur nombre aussi. En France, les 250 centres de calcul existants représenteraient 2% de la consommation nationale et le cabinet de conseil EY voit leur nombre augmenter de 11% par an dans les dix ans à venir. De quoi donner des idées aux développeurs éoliens français ?