Faune -

 

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Signaler la présence de chauves-souris via un totem en bois, ou un morceau de musique. C'est l'idée a priori bizarre de la Soreli, aménageur des 38 ha de la ZAC des Rives de la Haute-Deûle, à cheval entre Lille et Lomme (Nord).

Lancé mi-octobre par la Soreli et ses partenaires (1) dans le cadre du projet Lille Métropole 2020 Capitale du design, le dispositif est baptisé Biodimètre.

Visant à représenter la biodiversité de façon compréhensible et sensible, il comporte trois volets : « Des capteurs fixes, une application mobile d'observation participative et un démonstrateur qui, via une démarche alliant numérique et design, analyse les données et les rend visibles », résume Antoine Soyer, responsable du pôle Rives de la Haute-Deûle à la Soreli.

Pour cet écoquartier poussant sur une ancienne friche industrielle, la Soreli a misé dès sa création en 2004 sur l'installation d'un maillage vert et bleu, grâce notamment à la mise en place d'un réseau de noues, de canaux et d'un jardin d'eau. Cette trame paysagère nourrie d'essences locales est un excellent support de biodiversité. En 2019, une étude a montré que les milieux humides accueillaient à nouveau certaines espèces de libellules, qui avaient presque disparu du paysage lillois.

Capteur d'ultrasons. Aujourd'hui, le recensement des chiroptères repose sur un capteur capable de reconnaître et de comptabiliser les ultrasons émis par les différentes espèces. « Bientôt, il sera aussi possible d'analyser les sons émis par les sauterelles et les oiseaux », précise Antoine Soyer. En parallèle, sont mesurées la température, l'hygrométrie et la pression atmosphérique. De son côté, l'application pour smartphone permet aux volontaires de consigner la faune croisée et d'enrichir les données.

Enfin, le projet veut concrétiser ces mesures via la création de totems de bois et de musiques dont les proportions ou les mélodies seront calquées sur l'importance de la biodiversité observée tous les jours. « Nous espérons ainsi sensibiliser riverains et habitants à ces questions et à l'importance des aménagements réalisés. Si cela fonctionne, nous pourrions reproduire le dispositif dans d'autres quartiers », projette Antoine Soyer.

(1) L'Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) et une équipe composée des designers Christophe Guérin et Natalia Baudoin, et du compositeur Florent Caron Darras.

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