Des bus alimentés au gaz de décharge

Les bus de la communauté urbaine de Lille-Métropole utilisent du biogaz et du gaz de ville, grâce à un système électronique unique. L'usage de gaz de déchets fermentescibles est aussi à l'étude.

A Villeneuve-d'Ascq, le dépôt Faidherbe est équipé d'une station de compression où les 100 bus au gaz de la flotte métropolitaine viennent faire le plein de gaz naturel en fin de tournée. La nuit, 90 bus peuvent faire le plein simultanément en dix heures, avant de repartir pour une journée de 200 km. Un plein offre une autonomie de 350 km.

L'originalité de l'opération lancée par le syndicat mixte des transports de la communauté urbaine de Lille-Métropole ne réside pas dans ce recours massif au gaz, mais dans une motorisation particulière des bus permettant d'utiliser alternativement le gaz du réseau GDF et le biogaz produit par la station d'épuration de Marquette-lez-Lille. Lille-Métropole est la seule ville européenne à pouvoir utiliser les deux types de gaz, grâce à un système électronique embarqué réglant automatiquement les moteurs en fonction des pouvoirs calorifiques de chacun des gaz.

Mise en service en 1975, la station de Marquette, d'une capacité de 750 000 équivalent-habitant, produit 40 000 t par an de boues et entre 10 000 à 11 000 m3 de gaz par jour : une partie assure les besoins en électricité de la station, soit 45 000 kWh par jour. Ce gaz est composé à 75 % de méthane et à 25 % de gaz carbonique. Dès 1991, la communauté urbaine a cherché à utiliser ce gaz dans ses véhicules.

Centre de valorisation organique

A la sortie des digesteurs a été installée une colonne de lavage qui le débarrasse de l'hydrogène sulfureux, de l'eau, du brome et du chlore. Le gaz est alors compressé et validé par contrôle de sa teneur en méthane et en sulfures avant d'être flashé, c'est-à-dire détendu brutalement pour récupérer les impuretés recueillies sur un filtre à tourbe. Il est ensuite comprimé à 220 bars avant d'être stocké dans les réservoirs des autobus. L'unité de production de gaz, gérée par GDF, permet de faire circuler 8 bus au biogaz à moteur Renault Véhicules Industriels.

L'idée de cette expérience était de valider la possibilité d'un usage à grande échelle et d'en vérifier les coûts. Désormais, Lille-Métropole va s'atteler à un chantier plus vaste : celui de la production de gaz méthane à partir des déchets fermentescibles. La collecte des déchets triés est en place sur les deux tiers du territoire, et la construction d'un centre de valorisation organique sera lancée dans les prochaines années après le choix définitif du site.

PHOTO : Par rapport au gazole, le gaz permet une réduction de 50 % du bruit, de 95 % des particules, de 99 % des composés soufrés acides et de 70 % des oxydes d'azote irritants.

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