DEPLACEMENTS URBAINS Financer par étapes de lourds projets

Le syndicat des transports en commun propose de grands travaux que ses banquiers publics locaux - l'agglomération et le département - ne pourront financer seuls d'ici à 2015.

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Le plan de déplacement urbain proposé par Jean-Pierre Plancade, le président du syndicat mixte des transports en commun (SMTC) a de l'allure. Qu'on en juge : une croix de métro (en cours de construction) prolongée jusqu'à Labège Innopole, une étoile en système guidé pour la desserte de Blagnac à Saint-Orens, et de Tournefeuille à l'Union, un important réseau de bus en site propre en rabattement sur les têtes de ligne du métro... S'il est difficile de contester la pertinence d'ensemble de ce projet de révision, de vraies questions demeurent sur sa faisabilité. Car ce que propose le SMTC coûterait 3,1 milliards d'euros rien que pour les transports en commun. Il faut y ajouter un milliard d'euros pour la voirie et les modes doux de transport. Les perspectives, très optimistes, d'amélioration des recettes d'exploitation à l'horizon 2018 suscitent le scepticisme du conseil général de la Haute-Garonne. Participant à hauteur de 48 % au budget du syndicat (ce n'est pas le cas partout en France), il reste prudent et réclame des études complémentaires. Il considère que le prolongement du métro jusqu'à Labège peut être différé dans le temps. «Le coût d'investissement d'un kilomètre de bus en site propre oscille entre 3 et 5 millions d'euros contre 20 millions d'euros pour le tramway et 70 millions d'euros pour le métro», rappelle Pierre Izard, président du conseil général. L'avis de la communauté d'agglomération est attendu pour le début 2004, sans doute en phase avec celui du conseil général. Dans la foulée de la livraison des lignes de métro, les deux prochains gros chantiers seront, la construction du tramway (ou autre système guidé) de Blagnac aux arènes de Toulouse, un investissement de 185 millions d'euros qui sera, peut-être, lancé en 2005 et l'allongement des stations de la ligne A du métro à 52 mètres, un investissement de 150 millions d'euros. A condition que les collectivités retrouvent le soutien escompté de l'Etat. Sinon...

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La station Jean-Jaurès où se croiseront les deux lignes de métro. Les concepteurs de la station de correspondance des lignes A et B du métro - Atelier 13 (mandataire), SCP De Capele et Lamarque - ont dessiné la station sur un schéma à 3 quais : une mezzanine ponctuée de 3 ascenseurs de verre dessert les quais et relie les 3 passerelles situées au-dessus des voies.

JEAN-CLAUDE JAUBERT, patron du groupement de maîtrise d'oeuvre (Systra) qui conçoit le métro. Sur les rails en 1969 à la RATP, cet ingénieur des Mines (Saint-Etienne) travaille sur les projets de Téhéran, Caracas, Marseille, Mexico et Alger jusqu'en 1992. Il participe ensuite à l'extension de la seconde ligne du métro de Lille avant d'arriver à Toulouse, où il peut assouvir sa passion du rugby.

JEAN-PIERRE PLANCADE achève son mandat à la présidence du SMTC sur un revers. Il n'a pas su imposer son choix pour la délégation de service public de l'exploitation du réseau de transport toulousain. Mais il a amené la question des transports publics sur le devant de la scène toulousaine, à grand renfort de publicité.

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