Le ministre de l'Ecologie Serge Lepeltier veut "faire sauter les verrous" au décollage de l'énergie éolienne en France, a-t-il déclaré lors de l'inauguration de quatre éoliennes ultra-modernes en Picardie.
Quatre "moulins" de fibre et d'acier se dressent dans l'immensité de la plaine picarde, apportant une touche de modernité aux champs. Avec 2,75 mégawatts de puissance installée chacune, elles figurent parmi les plus puissantes de France, fournissant l'équivalent de la consommation en électricité de 15.000 habitants.
Elles ont pourtant vu le jour en un temps record (2 ans), grâce à l'assentiment de la population et des élus.
"La moyenne pour un dossier d'éolienne est plutôt de 4 ans, et encore a-t-on souvent au bout un refus du permis de construire", a déploré jeudi Pâris Mouratoglou, président d'EDF Energies Nouvelles, opérateur du parc.
Pour lever les blocages, en bonne partie administratifs (le dossier passe par 25 administrations différentes), Serge Lepeltier a annoncé la mise en oeuvre d'un "comité national éolien". Le 20 octobre, le ministère réunira l'ensemble des préfets concernés.
Le ministre souhaite également "faire sauter le seuil de 12 mégawatts". La loi contraint EDF à racheter à un tarif préférentiel le courant produit par les parcs éoliens, mais seulement en dessous de 12 mégawatts, ce qui "favorise l'émiettement des projets", a regretté le ministre. "Ce seuil n'a pas lieu d'être", a-t-il ajouté.
"Je souhaite un débat sur ce seuil rapidement, la deuxième lecture de la Loi d'orientation sur l'énergie pourrait en être l'occasion", a indiqué M. Lepeltier.
250 hélices en Picardie
La Picardie, qui inaugurait là son deuxième parc, se lance avec enthousiasme dans l'éolien. Elle vient de se doter d'une charte sur le développement des éoliennes, et si les 28 projets en cours d'instruction sont accordés, pas moins de 250 éoliennes moulineront d'ici à quelques années l'air de la région.