Suite à l’adoption de son plan climat, la Ville de Paris a mis en place plusieurs dispositifs opérationnels pour inciter les copropriétés à réaliser des travaux de rénovation énergétique. En 2008, avec l’Ademe et en partenariat avec la région Ile-de-France, elle a lancé sur tout le territoire parisien un programme d’intérêt général « Copropriétés objectif climat » ou « COC ». Les propriétaires peuvent bénéficier d’un financement à hauteur de 70 % de quatre prestations : audit énergétique, assistance à maîtrise d’ouvrage pour la réalisation de travaux, la renégociation du contrat de chauffage, ou la passation d’un contrat de performance énergétique. Depuis 2011, le « COC » est animé par l’Agence parisienne du climat. A ce jour, 31 copropriétés ont voté des travaux et 19 les ont réalisés dont celle de la Fontaine d’Aligre (photo ci-dessus)…
La municipalité s’est ensuite engagée dans une démarche plus volontariste avec la création, à la fin 2009, d’une opération programmée d’amélioration thermique des bâtiments (Opatb) dans le XIII arrondissement, ciblée sur les immeubles construits entre 1940 et 1981. Ce dispositif expérimental est animé par le Pact Paris-Hauts-de-Seine, également choisi pour piloter l’Opah 2D2E (développement durable et économies d’énergie) lancée en janvier dans le quartier de la République. L’expérimentation porte cette fois sur le bâti ancien : 98 % des 600 immeubles concernés datent d’avant 1914. Tirant les enseignements de l’Opatb, elle comporte plusieurs innovations. « Au lieu d’un simple audit énergétique, nous proposons un diagnostic technique global niveau avant projet sommaire (APS), lui aussi gratuit », indique Marianne Beck, responsable du pôle requalification urbaine du Pact Paris-Hauts-de-Seine. L’opérateur est entouré d’un thermicien (Pouget Consultants) et de deux agences d’architecture : Equateur et Multiple.
Appel à candidatures
Autre différence : la mise en place d’un appel à candidatures « pour se focaliser sur les copropriétés les plus motivées et présentant le plus fort potentiel », indique Jean-Baptiste Martin, chef du service logement et de son financement à la mairie de Paris. Enfin, l’Opah 2D2E vise une approche plus globale des problématiques environnementales (récupération des eaux de pluie, tri des déchets…).
Avant la fin de la mandature, une troisième Opah devrait être lancée sur le XIX arrondissement (part plus élevée de copropriétaires modestes et bâti assez hétérogène). « Avec 1 750 immeubles concernés, l’enjeu est important », souligne Jean-Baptiste Martin. L’idée serait d’adosser ce nouveau dispositif opérationnel aux outils de financement de droit commun du programme « Copropriétés objectif climat », afin d’améliorer le chaînage entre les financeurs.
