Construire pour tous et contrer l’étalement

Habitat -

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A Thionville, le logement social ne connaît pas de vacances mais n’est pas pour autant épargné par la crise. Faute d’agence d’urbanisme, rares sont les indicateurs permettant de cerner l’ampleur des besoins. Le prix du mètre carré de Shon à bâtir, passé de 130 euros en 2005 à 220 euros en 2011, ou encore les 2 200 demandes de logement insatisfaites témoignent néanmoins d’un marché tendu. « A trop s’être focalisée sur les frontaliers présentant un bon pouvoir d’achat, Thionville a perdu la classe intermédiaire des familles modestes. Pendant quinze ans, la Ville a construit peu de logements sociaux et cette carence n’a pas été compensée sur le territoire », estime Brigitte Vaïsse, première adjointe au maire en charge du logement tant à la Ville qu’à la communauté d’agglomération Portes de France-Thionville.

Ilots d’insalubrité

L’achèvement l’été dernier du programme de la Cour des Capucins en centre-ville a ouvert à la location 110 logements, dont 90 gérés par Batigère. Mais les grands programmes de la caserne Griesberg (72 logements en centre-ville), de l’ancien site Scholtès (200 logements) ou d’Etilam (800 logements à Manom) sont à peine amorcés. La pénurie favorise les marchands de sommeil. En juillet 2011, l’incendie survenu dans la tour des Tilleuls, à Uckange, la commune voisine, a mis en évidence l’existence de copropriétés dégradées et potentiellement dangereuses. L’agglomération thionvilloise n’est pas épargnée par ces îlots d’insalubrité privés, notamment à Yutz, où 300 logements sont concernés.

Autre corollaire de la pression foncière, l’étalement urbain abîme les beaux paysages ruraux des Trois Frontières. « Plus on s’approche du Luxembourg, plus les prix grimpent. Si certaines communes telles Rodemack ont intégré la nécessité de maîtriser leur urbanisme, d’autres élus sont avant tout sensibles aux ressources financières que leur procurent les opérations foncières », souligne Elodie Dumetier, directrice opérationnelle de la Sodevam Nord-Lorraine. Seules la crise et les règles d’urbanisme ont réussi à freiner ce phénomène.

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