Cette première exposition de la saison 2014 s’articule en 4 parties chacune consacrée aux travaux d’un architecte ou d’une équipe et mise en scène dans un espace donné de la villa de Mallet-Stevens qui s’accorde au propos.
Ainsi dans le gymnase, sont exposés plusieurs projets de Vincent Parreira – AAVP Architecture – qui, de Saint-Denis (groupe scolaire mentionné au prix de l’Equerre d’argent 2011) à Mantes-la-Ville, Montévrain, Sainte-Eulalie ou encore Montreuil, ré-enchante un quartier. Tous ces équipements proposent aux enfants un lieu à la fois protégé et riche d’expériences spatiales, tactiles, esthétiques qui conjugue les matières et les textures comme les histoires et les identités de chacun des enfants.

Dans la pièce au plancher de verre de la piscine, est présenté sur une belle table en anneau elliptique le travail de l’équipe japonaise Tezuka Architects qui s’efforce de démontrer que l’architecture est, selon la méthode Montessori, un outil pour l’évolution de l’enfant. Habiter le toit de l’école, faire communiquer toutes les classes, construire autour d’un arbre ancestral une architecture qui se pratique et s’explore physiquement et permet d’appréhender le risque, constituent les expériences proposées aux 500 enfants de l’école Fuji à Tokyo, la plus grande maternelle du Japon.

Au Nigéria, l’architecte Kunlé Adeyemi Nlé a réalisé un prototype d’école flottante à Lagos pour répondre aux besoins des habitants d’un village sur pilotis menacé par la montée des eaux. Cette construction légère et économe pourrait être déclinée pour d’autres programmes et d’autres zones mises en péril par le réchauffement climatique.

Enfin, fruit du travail commun de plusieurs agences italiennes - 2A+P/A, IaN+, ma0/emmeazero, et Mario Cutuli - le projet de l’école Maria Grazia Cutuli à Herat, en Afghanistan est pleinement symbolique. La reconstruction des relations sociales, de la vie des communautés et surtout de celle des enfants d’un pays en guerre, passe naturellement par l’éducation et donc par l’école. Celle-ci édifiée en mémoire d’une journaliste italienne victime de la guerre, accueille des fillettes dans de petits volumes autonomes réunis dans une enceinte protectrice nimbée de bleu en référence aux décors historiques des chefs-d’œuvre de l’art islamique.

Chaque projet est une démarche, et chaque position un acte militant. C’est la mission de l’architecte au sens politique du terme et le rôle social de l’architecture qui sont ici illustrés et qu’il ne faut pas perdre de vue.