Dans la continuité de 2022. Chez Vinci, le rôle du cancre est tenu par Vinci Immobilier. Les autres métiers, dans l’énergie notamment, font toujours bonne figure, selon les résultats semestriels publiés le 28 juillet.
Vinci Immobilier, à l’image des autres promoteurs bousculés par la remontée des taux d’intérêt, vend moins de logements : 1 772 lots réservés en six mois, en baisse de 36% en volume par rapport au premier semestre (S1) 2022. A titre de comparaison, le leader national Nexity déclare 6 085 réservations (-20%).
Si « les (petits) segments de l’hôtellerie et des résidences gérées résistent », relève Xavier Huillard P-DG de Vinci, le chiffre d’affaires (CA) consolidé du 4e promoteur français recule de 23,1%, à 560M€. Il s’agit de la seule filiale de Vinci qui affiche une différence négative (-38M€) entre le résultat opérationnel et les autres produits et charges opérationnels non courants. Autrement dit, qui perd de l’argent.
La construction portée par l’international
De son côté, Vinci Construction se porte plutôt bien. Son CA s’établit à 14,9Mds€, en hausse de 12% sur un an à périmètre constant.
La croissance est tirée par l’international, qui pèse 54%, avec une hausse annuelle de 16% à périmètre constant. « Cette évolution traduit l’avancement des travaux sur plusieurs grands contrats de génie civil en Europe, en Amérique du Nord et en Australie / Nouvelle- Zélande », illustre le groupe.
La France affiche une progression de 7%. « L’activité est restée soutenue dans les infrastructures. Dans le bâtiment, elle est tirée par les projets de réhabilitation et par la construction de bâtiments publics, notamment dans le secteur hospitalier », observe Vinci.
Energie : croissance externe, éolien offshore
Chez Vinci Energies, la croissance du CA s’élève à 13%, aussi bien en France qu’à l’international. Ses quatre métiers - infrastructures, industrie, bâtiments et technologies de l’information et de la communication – à l’étranger représentent 56% des 9,1Mds€ générés au S1 2023.
La croissance externe y est pour beaucoup. Les 31 acquisitions réalisées en 2022 et les 14 au S1 2023 ont contribué pour environ 380M€ à la progression du CA de Vinci Energies. En France, citons deux nouveaux venus dans la galaxie Vinci : le groupe Sits, spécialisé dans la signalisation d’infrastructures ferroviaires, et Methalac, qui conçoit, construit, met en service et entretien des usines de méthanisation.
Le CA de Cobra IS, présent dans 65 pays dont l’Espagne, son marché domestique, ressort à 3,1 Mds€ (+14%). « D’importants contrats liés à la production d’électricité renouvelable » promettent des croissances à deux chiffres ces prochains semestres. En témoigne ce projet éolien en Mer du Nord pour l’opérateur allemand Amprion Offshore, à 4Mds€.
Prévisions 2023 maintenues
De son côté, la branche concessions affiche un CA de 5 Mds€ (+13%). Portés par un trafic en légère croissance, les autoroutes français génèrent 3Mds de CA (+6%) ; les autoroutes étrangers : 0,2Md€ (+10%) ; les 72 aéroports dans 13 pays, de la Serbie à la Chine : 1,8Md€ (+32%).
Vinci a réalisé un CA global de 32,4Mds€ (+13,5%). Son carnet de commandes record de plus de 61Mds€ (+9%) annonce de belles perspectives. Surtout avec une capacité d’autofinancement qui progresse légèrement, passant 15,9% au S1 2022 à 16,4% au S1 2023.
Le groupe confirme ses prévisions pour 2023. A savoir, une progression de son chiffre d’affaires et de son résultat opérationnel, mais plus modeste que celle observée l’an dernier. Il anticipe également « un résultat net légèrement supérieur à son niveau de 2022, malgré la hausse sensible des frais ».