Résistance et durabilité, sécurité et santé, confort et beauté : les maîtres d'ouvrage sont de plus en plus exigeants sur les qualités et performances de leurs bâtiments et les professionnels du secteur doivent enclencher la vitesse supérieure pour suivre leurs demandes. Des fondations aux produits de façades, en passant par les composants de structure, cela se traduit aussi bien par une mise à plat des responsabilités réciproques des intervenants - c'est le cas avec la clarification des missions des géotechniciens - que par l'accroissement des efforts de R&D pour trouver ou améliorer des solutions constructives qui répondent aux multiples contraintes réglementaires et à celles de la mise en oeuvre (plus rapide, de meilleure qualité, plus propre et moins cher).
Béton autoplaçants
En matière de béton, le maître mot est aujourd'hui « autoplaçant ». Si les économistes font remarquer que le surcoût des bétons autoplaçants tourne autour de 30 euros (200 F/m3), les architectes s'intéressent de près à la qualité du parement et à la possibilité d'employer la plupart des ciments avec des formulations adéquates tandis que les entreprises listent les avantages qui vont se répercuter sur les coûts des chantiers : réduction de la durée de coulage, de l'utilisation des grues, du nombre d'opérateurs, suppression du ragréage... Les bétons autoplaçants sont aussi très intéressants pour les chapes autonivelantes des procédés de chauffage par le sol (pose des revêtements plus rapide et plus facile) et participent à l'engouement pour les bétons apparents traités (désactivés, teintés, cirés...). Quant aux bétons ductiles à haute résistance, ils sont appelés à un bel avenir, grâce à leur durabilité, leur finition et leur résistance élevé, en particulier pour les éléments de canalisations légers à paroi mince.
Aciers à grande portée
La faible épaisseur concerne également les planchers qui doivent intégrer de plus en plus souvent les fluides. L'utilisation de planchers collaborants acier-béton (voir « Le point sur ») avec des poutres alvéolaires en profilés reconstitués soudés répond à ce besoin des immeubles de bureaux. Leurs utilisateurs sont d'ailleurs aussi très demandeurs de plateaux sans poteaux pour pouvoir réorganiser facilement l'espace. Là encore, une fois résolu le comportement au feu, les solutions acier comme celles des poutres treillis permettent d'assurer des grandes portées et des plateaux libres de tout obstacle.
Façades sans pont thermique
Du côté des façades, c'est la réglementation thermique qui pousse à l'innovation pour réduire les déperditions thermiques d'hiver et les apports solaires d'été. La chasse aux ponts thermiques, notamment au droit des planchers, est engagée. Le mur-manteau et le monomur (béton cellulaire ou brique alvéolaire) répondent aux attentes de confort thermique et sanitaire, notamment en habitat. Les doubles vitrages faiblement émissifs, avec ou sans stores intégrés, vont être vulgarisés et le développement des profilés à rupture de pont thermique initie la volonté de mieux traiter ces derniers pour économiser sur les consommations d'énergie.
Pour les bureaux, l'essor de la façade double peau intégre peu à peu un store, des cellules photovoltaïques, le traitement d'air et la gestion de la lumière, le mur-rideau pour gagner en technicité au profit de la maîtrise des apports solaires.