Tout aménagement ne permettant pas d'éviter ou de réduire les impacts sur la faune et la flore doit être compensé par la restauration d'autres milieux naturels. Plutôt que d'agir a posteriori, la loi Biodiversité autorise les travaux de restauration écologique par anticipation. Confrontés à la mise à l'arrêt durant deux ans d'une ZAC de Carrières-sous-Poissy (Yvelines), faute de compensation, les départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine ont créé Biodif. Depuis un an, ce groupement d'intérêt public (GIP) s'attache à dérouler la séquence éviter réduire-compenser pour le compte de maîtres d'ouvrage publics ou privés, en se chargeant d'identifier des sites, puis d'en assurer la maîtrise foncière, l'ingénierie et le suivi écologique durant trente ans.
Chaque fois, le GIP doit recréer les conditions pour réimplanter la flore et attirer oiseaux, insectes, amphibiens, reptiles, gibier… Après une opération pilote menée en boucles et vallée de Seine, Biodif affiche plusieurs sites de compensation : des friches périurbaines à Montesson ; à Châtenay-Malabry pour Ile-de-France Mobilités et le conseil départemental des Hauts-de-Seine dans le cadre des travaux du tramway T 10 ; et à Issou et Porcheville pour SNCF Réseau (chantier Eole). D'autres surfaces seront bientôt proposées à Epône, Poissy, Aigremont, Plaisir ou dans la plaine de Versailles, dont quatre sites à renaturer pour le compte du PSG, qui doit compenser 35 ha de vergers et espaces riches en insectes et flore sur les 74 ha de son futur campus à Poissy.
Opérateur interdépartemental. « Offre de compensation et compensation à la demande sont deux modes complémentaires en capacité de servir un même projet d'aménagement », commente Joséphine Kollmannsberger, maire de Plaisir et présidente de cet opérateur interdépartemental. Les Hauts-de-Seine et les Yvelines ont apporté 1 million d'euros au total et le budget est abondé par les quatre autres adhérents : l'établissement public d'aménagement du Mantois Seine Aval (Epamsa), Grand Paris Seine &Oise, Lafarge Granulats et l'association Naturalistes des Yvelines. « Le triplement du nombre d'adhérents permettra de changer de braquet », assure le directeur, Pascal Clerc. L'objectif est de restaurer quatre à cinq sites, soit 40 à 50 ha par an.