Les élections à la tête des communautés urbaines se poursuivent. Après la réélection de Gérard Collomb à la présidence du Grand Lyon mercredi 16 avril (notre article), c’était au tour de la CUB, communauté urbaine de Bordeaux, et de la LMC, Lille Métropole Communauté Urbaine, de se choisir un président vendredi 17.
Un ténor revient, un autre s'éclipse
A Bordeaux, c’est sans surprise qu’Alain Juppé, triomphalement reconduit à la mairie dès le premier tour des municipales avec 60,95 % des voix, a été élu à la tête de la CUB. L’ancien Premier ministre, 68 ans, qui avait déjà occupé la présidence de l’agglomération de 1995 à 2004, a recueilli 92 voix sur 93 suffrages exprimés pour un total de 105 conseillers communautaires. Il succède à Vincent Feltesse, ancien maire PS de Blanquefort. Adversaire d’Alain Juppé aux municipales à Bordeaux, il n’avait recueilli que 22,58 % des voix et avait annoncé ne pas vouloir briguer la tête du groupe socialiste à la CUB.
A Lille, c’est un autre ténor de la vie politique française et locale qui s’est éclipsé: la maire socialiste, Martine Aubry, comme elle l’avait laissé entendre après la perte par le PS aux municipales de villes clés comme Roubaix et Tourcoing qui compromettait sa réélection à la tête de la communauté urbaine, ne s’est pas présentée. C’est donc Damien Castelain (sans étiquette), maire de Péronne-en-Mélantois - 900 habitants -, et président d’un groupe d’élus de petites communes, qui a été élu, mettant fin à près d’un demi-siècle de domination socialiste.
La gauche s'accroche
Pourtant, dans les deux cas, la situation n’est pas complètement noire pour la gauche. En effet, à Bordeaux, les représentants des groupes socialiste, communiste et écologiste, avaient formellement signé avant le vote un «accord de coopération» (1) pour la gestion de l’agglomération avec Alain Juppé, et appelé à voter pour lui. Selon les termes de l’accord, sept postes de vice-présidents reviennent à ces trois groupes. Le sénateur PS Alain Anziani, à la tête du groupe socialiste, a été élu 1er vice-président.
Et à Lille, quatrième agglomération de France, le PS a au moins réussi à barrer la route à l’UMP Bernard Gérard, député-maire de Marcq-en-Barœul, en accordant son soutien à M. Castelain, parce que le jugeant à la tête d’un «groupe qui se réclame de l’indépendance et qui peut rassembler autour d’un projet». M. Castelain était d’ailleurs premier-vice-président sortant chargé de l’écologie urbaine, et avait travaillé en bonne intelligence avec Mme Aubry lors de ce qui aura été l’unique mandat de celle-ci à la présidence de LMCU.