La cogénération assure la production simultanée de chaleur et de force, celle-ci étant le plus souvent transformée en électricité par un alternateur. Les groupes hospitaliers, les centres de recherche et les industries les utilisent généralement pour couvrir tout ou partie de leurs besoins. Dans d'autres cas (immeubles tertiaires, grands collectifs d'habitation), le courant électrique est revendu à EDF sur la base d'un contrat de longue durée.
C'est cette dernière solution qu'ont choisie les SA d'HLM « Le toit angevin » et « Val de Loire » pour une opération commune. Elle concerne 572 logements situés dans des immeubles R + 4 à R + 10 construits en 1966 dans le quartier Monplaisir, au nord d'Angers (49). Le Toit Angevin dispose déjà d'un retour d'expérience positif en matière de cogénération avec un ensemble de 600 logements réalisé en 1998.
Renégocier tous les contrats
Pour diminuer les charges de leurs locataires, ces deux sociétés d'HLM rénovent progressivement leur parc. La pose de double-vitrages, l'isolement des pignons et la réfection du réseau d'eau chaude avaient déjà réduit la facture énergétique de 7 à 8 %.
L'année suivante, le remplacement des anciens brûleurs des chaudières Cuenod par des modèles modulants de Weishaupt a encore fait baisser la consommation de 7 à 8 %. Ensuite, la renégociation de tous leurs contrats (entretien ascenseur,...) a conduit à remettre en appel d'offres celui concernant la fourniture de chaleur et d'eau chaude sanitaire. Dans le cas présent, comme il s'agit d'un contrat de résultat, les deux SA d'HLM achètent à leur exploitant de la chaleur dont le prix est indexé sur le coût du gaz. Ainsi, elles ne courent aucun risque financier ni industriel, l'exploitant - la Soccram - prenant en charge tous les investissements.
« Les 196 logements du bâtiment Briollay ont une note énergétique moyenne de 1 776 F par an en chauffage et de 1 188 F par an en eau chaude, pour une superficie moyenne de 75 m2. Ces valeurs sont respectivement de 1 886 F et 924 F pour les logements de la barre Europe (100 logements). Contractuellement, ces factures doivent baisser de 6 % sur les deux postes » explique Charles-Marie Reyé, directeur de la SA d'HLM Val de Loire. « L'objectif est le même pour les 276 logements du Toit Angevin » ajoute Philippe Verniolle, son directeur.
Signalons enfin qu'un groupe scolaire est susceptible de venir se raccorder sur cette installation, améliorant encore sa rentabilité technico-économique.
GRAPHIQUE :
Temps de retour sur investissement d'une cogénération (Soruce Tec Habitat)
Une étude de Tec Habitat fait apparaître qu'une opération de cogénération est rentable au-delà de 700 à 900 logements, suivant le taux de l'emprunt et pour un remboursement en douze ans.