C’est une tour mince, légère, transparente qui se profilera dans le ciel de la capitale à l’horizon 2016, au nord de la ZAC Clichy Batignolles. Son concepteur, le célèbre architecte italien Renzo Piano, auteur de quelques-uns des bâtiments marquants de ces décennies (Beyeler Foundation Museum à Riehen, Maison Hermès à Tokyo, New York Times building…), l’a voulue ainsi pour accueillir le futur palais de justice de Paris qui regroupera les services du tribunal de grande instance (TGI) aujourd’hui répartis sur cinq sites et ceux du tribunal de police. « C’est une grande machine urbaine », décrit l’architecte, « une ville verticale de 9000 personnes qui superpose les fonctions comme un millefeuille ». Dans le socle, les 90 salles d’audience, permettant des parcours plus courts tant pour le public que pour les personnels judiciaires. Dans les étages, les bureaux, salles de réunion. La faible épaisseur de la tour, 35 mètres pour une hauteur de 160 mètres, permettra à chacun de bénéficier de la lumière naturelle. « Ce sera aussi un bâtiment qui respire, comme une ville avec ses places, échappant à la tour monumentale de bureaux classique, massive, hermétique », rajoute l’architecte. Avec ses trois ensembles superposés (une dizaine d’étages chacun) au-dessus du socle, la tour dégagera ainsi quatre grandes terrasses, soit près d’un hectare planté de pins et d’arbres à haute tige évoluant dans le ciel. Et un grand parvis au sol.
Inertie thermique, ventilation naturelle, intégration de panneaux photovoltaïques en façade, récupération des eaux de pluie, la future tour répondra évidemment aux objectifs du Plan Climat de Paris, particulièrement contraignant. Avec moins de 75 kWhep/m2/an (soit la moitié de la consommation des plus récentes tours de bureaux livrées à La Défense), et même 50 kWhep/m2/an pour les espaces de travail, le palais de justice sera une référence en termes de développement durable. « Bien sûr c’est un bâtiment durable, mais il faut exprimer cette exigence dans la poésie, la transparence, la clarté du bâtiment, un lieu où les gens arrivent dans une position fragile», rappelle l’architecte qui se félicite du choix de l’implantation. « Dans les années 70 il fallait sauver les centres historiques de villes, et c’est chose faite. Aujourd’hui, il s’agit de sauver la périphérie, un mot qui doit être effacé de notre vocabulaire. C’est en construisant des bâtiments aimants, qui amènent de la vie urbaine comme le TGI à la charnière de Paris et sa banlieue, qu’on y parviendra ».
Discours de Michel Mercier, garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés, à retrouver au format PDF, en cliquant ici%%/MEDIA:934834%%.