Un heptathlon culturel. Voilà à quoi se prépare l’équipe de la Cité de l’architecture et du patrimoine pour 2024, année olympique. La programmation, présentée ce 28 septembre à Paris (XVIe) par sa présidente Catherine Chevillot et les différents commissaires d’expositions, comprend sept événements majeurs.
Tout d’abord l’ouverture, le 8 novembre prochain, de l’exposition « Métro ! Le Grand Paris en mouvement ». Celle-ci s’intéressera au réseau de transport francilien tant pour la mobilité que pour l’urbanité qu’il engendre depuis sa création. Une roue de coupe de tunnelier, installée devant le palais de Chaillot par la Société du Grand Paris, devrait faire sensation.
Patrimoine rural chinois
Quelques jours plus tard, à partir du 17 novembre, le public pourra découvrir le travail de revitalisation du patrimoine rural chinois que mène Xu Tiantian, fondatrice de l’agence DnA_Design and Architecture. Cette architecte intervient depuis 2020 dans la province du Fujian, au sud-est du pays, sur des bâtisses en terre appelées « tulou ». Construites entre le XVe et le XXe siècle, celles-ci servaient d’espace d’habitation, de culte, de stockage, de travail et de vie commune aux populations Hakka et Minnan. Aujourd’hui abandonnées, Xu Tiantian tentent de les réhabiliter dans le respect des savoir-faire constructifs locaux.
Le 14 février 2024, la Cité déclarera son amour à Paul Andreu (1938-2018) à travers une grande rétrospective de plus de 280 objets, rendue possible grâce à la donation de 69 carnets de croquis et d’archives par sa veuve Nadine Eghels. Auteur notamment de l’opéra de Pékin et de l’aérogare 1 à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, qui fêtera ses 50 ans l’an prochain, l’architecte et ingénieur souhaitait exprimer à travers ses œuvres l’envol, qu’il soit réel ou poétique. A noter aussi que l’exposition « Notre-Dame de Paris, des bâtisseurs aux restaurateurs », actuellement en cours, sera visible jusqu’au 2 juin.
Des temples sportifs à ceux de la consommation
A l’approche des Jeux olympiques et paralympiques d’été à Paris, deux expositions seront consacrées au sport. Elles ouvriront le 19 mars. La première, intitulée « Il était une fois les stades », expliquera comment ce type d’équipement public est devenu au XXe siècle une composante de la ville, puis un monument. La seconde présentera les projets lauréats du concours de micro-architecture Mini Maousse 2022, qui avait alors pour thème « Construire des mini-terrains de sport dans l’espace urbain ». L’un d’eux sera réalisé à échelle 1 à Saint-Denis.
L’année 2024 se conclura, à partir du 16 octobre, par un tour européen des grands magasins. Ces « temples de la consommation » reflètent les évolutions de la société depuis leur création au milieu du XIXe. Aujourd’hui, face au développement du commerce en ligne, les établissements redécouvrent leur patrimoine bâti et en font une vitrine pour attirer à nouveau les clients. L’exposition mêlera ainsi les questions architecturales, économiques, sociales et artistiques.
Enfin, la Cité de l’architecture et du patrimoine organisera l’an prochain un colloque international en hommage à l’historien Jean-Louis Cohen, décédé en août dernier, qui avait eu la mission de préfiguration de l’institution en 1997. Et pour honorer la mémoire de cet érudit, son nom sera donné à la bibliothèque d’architecture contemporaine, qui compte plus de 50 000 ouvrages. « Ça s’imposait, explique Catherine Chevillot, car c’est vraiment lui qui avait voulu donner à cette bibliothèque l’importance qu’elle a à présent. » La date reste à fixer dans l’agenda 2024.