Déclinaison française du label « European energy award » (EEA), la certification Cit’ergie valide les politiques en faveur de la transition environnementale et des économies d’énergie des collectivités locales.
Porté par l’Ademe, le label s’organise en trois niveaux : Cap Cit’ergie, Cit’ergie et Cit’ergie Gold. Ce dernier, le plus élevé, n’a été obtenu que par trois municipalités dans l’Hexagone : Besançon, la communauté urbaine de Dunkerque et, tout récemment, Grenoble.
« Il s’agit d’une démarche d’engagement très forte, dont l’un des principaux intérêt est de mobiliser les équipes de façon transverse », explique Thomas Meekel, directeur général adjoint à la Ville durable à Grenoble. Afin d’obtenir ce label, la ville d’Isère a en effet mobilisé notamment les directions des espaces publics, de l’immobilier municipal, de l’urbanisme et aménagement, mais aussi celle de l’éducation.
Outil de management
Autre atout de la démarche, « elle sert d’outil de management », estime le DGA. La feuille de route qui accompagne la démarche Cit’ergie permet de transformer la ville afin de devenir plus résilient face au changement climatique.
En l’occurrence, à Grenoble, où les agents sont sensibles depuis de nombreuses années à l’intérêt des économies d’énergie et de la sobriété, la labélisation a permis d’objectiver les résultats obtenus.
« Nous sommes accompagnés depuis cinq ans [deux ans pour obtenir le label Cit’ergie, puis trois ans pour le niveau Gold, NDLR] par un consultant agréé par l’Ademe », détaille Anne-Cécile Fouvet, directrice de projet air-climat à Grenoble. « L’expert issu de bureau d’études passe en revue les 70 indicateurs de la démarche, évalue les potentiels de progrès et nous montre où gagner des points », poursuit-elle.
Diagnostic des vulnérabilités climatiques
Grenoble a ainsi mis en place de nouvelles actions dans les six domaines du label (voir encadré ci-dessous). Par exemple, en matière de planification territoriale, la ville a réalisé en 2017 un diagnostic de ses vulnérabilités climatiques à partir duquel elle a défini trois orientations stratégiques : lutter contre les îlots de chaleur urbain et les inondations, accompagner la transformation des modes de vie et renforcer les partenariats afin d’expérimenter.
Une première étape qui s’est traduite par davantage de végétalisation, la mise en place d’un plan canicule ou la prise en compte de l’eau comme facteur de confort.
Revoir les approvisionnement en énergie
Autre exemple, en matière d’approvisionnement en énergie, les services publics Gaz et Electricité de Grenoble (GEG) ainsi que la Compagnie de chauffage intercommunale de l’agglomération grenobloise (CCIAG) se sont fixé des objectifs ambitieux : les filiales de GEG doivent produire l’équivalent de 100 % de la consommation électrique des habitants en énergie renouvelables d’ici à 2022 tandis que les EnR assureront 100 % du chauffage urbain en 2034.
Les domaines du label portent également sur l’organisation interne. Pour ce volet, la ville déploie le télétravail auprès de ses agents. Les télétravailleurs sont ainsi passés de 15 à 60 agents qui télétravaillent depuis la mise en place du dispositif en 2017. Les modalités d’exercices sont prévues par une convention tripartite (agents, supérieur hiérarchique et DRH). Le dispositif limite les déplacements domicile-travail.
Double vérification des résultats
« Ces aspects très concrets sont vérifiés par une tierce partie, ce qui évite tout « Green Washing » », souligne Thomas Meekel. Non seulement cela pousse la collectivité à se dépasser, mais ces indicateurs incitent à mettre en place une démarche de long terme. « Le niveau Gold est particulièrement exigeant », renchérit Anne-Cécile Fouvet. Afin de l’obtenir, les résultats ont non seulement été vérifiés par le consultant de l’Ademe, mais également par un expert européen.
Créer un réseau des collectivités Cit'ergie
Aujourd’hui cette certification constitue un atout pour demander des subventions européennes ou candidater au titre de Ville verte européenne. Outre des subsides, Thomas Meekel milite pour la constitution d’un véritable réseau des collectivités labélisées : « Nous rencontrons tous les mêmes difficultés, se rencontrer au niveau européen nous permettrait d’aller beaucoup plus vite dans nos transitions pour devenir plus dynamique, résilient et solidaire ».