Circulation en ville Stockholm expérimente le péage urbain

Face à l’augmentation de la circulation, la municipalité de Stockholm et le gouvernement suédois testent depuis janvier un péage variable selon les horaires. Une expérience jusqu’à présent positive.

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Après un long débat qui s’est étalé sur plusieurs années, la municipalité de Stockholm et le gouvernement suédois ont décidé d’instaurer à l’essai, un péage urbain entre janvier et juillet prochain. Aux élections générales (législatives, régionales et communales) en septembre 2006, la question de son maintien ou de son abandon sera soumise à un référendum consultatif.

En comparaison avec d’autres villes européennes, Stockholm n’est pas très embouteillée et l’air est moins pollué qu’ailleurs. Cependant, la circulation augmente d’environ 2 % par an et les rejets de dioxyde de carbone et d’oxydes d’azote sont inquiétants dans certaines rues. En fait, la circulation pose surtout problème sur les grands axes aux heures de pointe. L’affaire a été minutieusement organisée.

Parkings gratuits autour de la zone. Les responsables sont allés voir dans le détail comment fonctionnaient les péages urbains en service à Singapour et Londres. La ville de Stockholm étant bâtie sur quatorze îles, il a suffi de 18 péages automatisés pour boucler la zone centrale, qui s’étend sur 34,5 km2, soit 18 % de la superficie du Grand Stockholm. Ce secteur compte environ 280 000 habitants et concentre 60 % des emplois de la capitale. Les automobilistes doivent faire une demande de prêt (gratuit) d’une plaquette électronique à placer sur le pare-brise. Leur compte est débité dans les cinq jours. Le montant du péage varie du simple au double, selon l’horaire de passage : maximum (2,20 euros) aux heures de pointe (7 h 30-8 h 30 et 16 h-17 h 30) et minimum (1,10 euro) aux heures creuses. Le passage est gratuit entre 18 h 30 et 6 h 30 le lendemain, et le week-end.

Pour les automobilistes qui passeraient plusieurs fois par jour, le péage ne peut dépasser 6,70 euros par véhicule et par jour. En sont exemptés les véhicules de secours, les véhicules immatriculés à l’étranger, les voitures diplomatiques, les militaires, les bus de plus de 14 tonnes, les taxis, les voitures vertes, les véhicules transportant des personnes handicapées, les motos...

Vingt parkings gratuits sont répartis autour de la zone, près des stations de métro et de bus. Huit autres sont en cours d’aménagement avec 875 places. Depuis plusieurs mois, 200 nouveaux bus au bioéthanol ont été mis en service.

Financé par l’Etat, le coût du projet est estimé à 420 millions d’euros. Les bénéfices tirés du péage, assimilé à un impôt d’Etat, seront reversés à la région, chargée de développer les transports collectifs. Les responsables espèrent recueillir 58 millions d’euros pendant les sept mois de l’expérience.

Jusqu’ici, sur le plan environnemental, c’est un succès. Le trafic entrées et sorties du périmètre a diminué de 20 à 25 %, soit quelque 100 000 véhicules de moins. Il n’y a pratiquement plus de bouchons dans Stockholm intra-muros, ni sur les grandes artères à la périphérie. Et dans le métro et les bus, on a constaté quelque 65 000 voyageurs supplémentaires.

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