« Je vais faire comme ministre ce que je faisais comme maire ». Christophe Béchu résume en ces termes la feuille de route de sa mission de territorialisation de la planification écologique, lancée dans la foulée du discours présidentiel du 25 septembre. A Angers, l’élu local allait chaque mois à la rencontre des forces vives d’un quartier, avec un objectif constant : « Ne jamais laisser une question sans réponse ».
Collectivités et citoyens
La déclinaison nationale de cette méthode combinera des échanges avec les collectivités et des débats ouverts avec les citoyens. Dès jeudi 28 septembre, la première étape illustrera ce parti dans le Morbihan : à Auray, les échanges avec les élus locaux se concentreront sur les biodéchets, dont le tri à la source s’impose à partir du 1er janvier prochain. La visite s’achèvera par une réunion publique à Arradon.
Christophe Béchu répondra présent aux rendez-vous nationaux des associations d’élus dans les prochaines semaines : congrès des régions de France le 28 à Saint-Malo en compagnie de la Première ministre ; congrès des maires ruraux le lendemain à l’Alpe d’Huez, convention d’intercommunalités de France le 12 octobre à Orléans…
De l’eau aux loups
Le resserrement de la maille territoriale de la planification se traduira le 5 octobre par la présence de Christophe Béchu au congrès des maires du Pas-de-Calais, consacré à la gestion de l’eau : le ministre en profitera pour tirer un bilan d’étape du plan lancé le 30 mars dernier par le président de la République. D’autres déplacements à venir viseront à mettre en valeur des territoires pionniers, engagés dans des solutions généralisables, ou au contraire des lieux confrontés à des freins qui retardent le passage à l’acte.
Avec les collectivités comme avec les citoyens, le chef d’orchestre du tour de France de la planification écologique se veut ouvert à tous les sujets qui en découlent : « Il n’y a pas que la décarbonation. Nous parlerons aussi du loup, de la biodiversité, de l’adaptation à une France à 4°C, de l’avenir du tourisme de montagne et de la montée des océans », énumère Christophe Béchu.
Ecologie à la française
« Les multiples voies vers la réduction des émissions de gaz à effet de serre ne sautent pas aux yeux, et la présentation des 50 leviers par secteurs d’activité ne suffit pas à faire vivre la planification écologique », justifie-t-il.
Face à la montée des populismes et du « climatorelativisme » qui pousse à la tentation de l’attentisme, l’appropriation collective des objectifs passe selon lui par les régions, définies comme « échelon stratégique ». A elles d’établir des diagnostics et de définir des cibles à atteindre.
Sans doute peut-on lire dans cette démarche une traduction de « l’écologie à la française » vantée le 25 septembre par Emmanuel Macron, à l’heure où nombre de pays européens affrontent les réticences de leurs opinions publiques et de leurs élus, face aux murs à franchir pour réussir la transition écologique.
Des Cop régionales à la fin 2023
A l’arrivée, le gouvernement espère organiser la convergence des plans régionaux, puis réunir les financements correspondant à leurs ambitions, qu’il s’agisse des RER métropolitains, de l’approvisionnement en eau ou de la réindustrialisation à faible impact environnemental.
D’ici à la fin de cette année, cette ambition doit se traduire par la mise en ordre de bataille de l’échelon régional : des conférences des parties (Cop) se constitueront sous l’autorité conjointe des présidents et préfets de régions. La publication imminente d’une circulaire en précisera le cadre, que la Première ministre Elisabeth Borne doit détailler le 28 septembre au congrès de Régions de France.