Christian Devillers Culture, convention, usage

« Le projet urbain définit la forme des espaces de la ville, et pas seulement son fonctionnement. Au contraire de la planification, il ne prétend jamais embrasser la totalité d'un territoire ni des problématiques d'aménagement ; néanmoins il peut s'exercer sur des échelles assez vastes, dès lors qu'il peut en concevoir l'unité spatiale.

Il ne prétend pas résoudre tous les problèmes mais constitue une mise en ordre qui s'impose aux logiques sectorielles techniques ou normatives pour les mettre au service de l'usage sous ses formes multiples (multifonctionnalité).

Il représente un résultat recherché, plutôt que des procédures ; cette représentation peut servir de support à un débat démocratique, car il s'appuie sur une culture urbaine et des conventions pratico-symboliques d'usage de l'espace.

Il représente l'espace public, absent du POS et du PAZ et défend le principe de sa continuité, de son unité, de son accessibilité à tous comme lieu de l'échange et de la citoyenneté.

Il se distingue du projet architectural par la multiplicité des acteurs, et par son caractère transitoire et inachevé (il se construit dans la durée). » « Les plans de référence sont des documents stratégiques, non réglementaires, dessinés simplement (à main levée souvent) mais représentant les espaces avec une bonne précision dimensionnelle. Y figurent toujours : le tissu urbain actuel ; parcellaire, bâti, espaces publics (on ne travaille pas sur une table rase ou du papier blanc) et, en superposition, les tracés proposés ; la représentation précise des espaces publics ; la carte foncière ; les équipements publics ; et enfin des légendes renvoyant au plan et explicitant les intentions urbaines ou les actions proposées.

La lisibilité graphique du plan, qui peut être accompagné de coupes, de photos et de perspectives en fait un bon outil d'information. L'association du texte et du plan permet de mieux comprendre ce dernier et, surtout, lui apporte une dimension temporelle. En effet, le plan d'une ville n'est pas figé, un plan de référence ne doit pas se présenter comme un plan à la fois opaque (tout est dans le dessin, mais qu'est ce qui est important ?) et indiscutable (une oeuvre éternelle). Il faut, au contraire, que chaque proposition programmatique (texte) ou spatiale (dessin) puisse être discutée et réévaluée sans tout abandonner. Le plan de référence est donc un outil de dialogue qui permet d'associer tous les partenaires dans le temps long de l'aménagement. Il permet d'évoluer constamment tout en maintenant la continuité du projet. Ce qui suppose qu'une maîtrise d'ouvrage ait la capacité de porter un plan de référence pendant des années. C'est rarement le cas. »

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LE LAUREAT

Né en 1946. Architecte diplômé en 1971. Master of architecture, université de Pennsylvanie (Etats-Unis) en 1972 (classe de Louis I. Kahn). Maîtrise d'urbanisme de l'université de Paris VIII, 1971.

1971-1979 : recherches, concours, collaborations diverses dont l'AUA.

1979-1984 : Associé de l'AUA Bagnolet, agence Chemetov-Devillers, puis Devillers. Il réalise notamment, pendant cette période, la restructuration de la ZUP Montrey- naud à Saint-Etienne, et le parking des Chaumettes à Saint-Denis qui reçoit l'Equerre d'argent en 1984.

1984-1990 : professeur d'architecture à Nancy et Paris-Tolbiac, « visiting professor » à Montréal, Harvard, Genève, Barcelone, Toronto...

Depuis 1990 : retour à la pratique avec l'agence Christian Devillers, dont l'activité est partagée à peu près également entre l'architecture (façade du passage des Princes à Paris, logements à Paris et à Vitry, centre de recherches Saint-Gobain à Cavaillon, etc.) et l'urbanisme (études pour la Plaine-Saint-Denis, Montreuil, Roubaix, Villetaneuse, Marseille, etc.). L'étude pour le boulevard sud à Saint-Denis de La Réunion (« Le Moniteur » du 7 mars 1997, p. 34) est suivie d'une mission de maîtrise d'oeuvre d'infrastructure.

Depuis 1993, professeur de composition urbaine à l'ENPC.

(*) Direction générale de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction, ex-direction de l'aménagement foncier et urbain.

dessin,plan

PARIS-RIVE-GAUCHE 1995. Projet urbain du secteur Austerlitz-Salpêtrière (avec Vincent Marniquet).

BOULEVARD SUD, SAINT-DENIS- DE-LA REUNION, 1996-1998. Boulevard Sud, APS et projets des sections coeur de ville (avec Vincent Marniquet et Laurent Lehmann). AEP, SECMO, Concepto, Ingénieurs et Paysages, ETC Philippe Massé, Acouplus, bureaux d'études sous-traitants.

EUROMEDITERRANEE, MARSEILLE 1997-1998. Euroméditerranée, projet pour le boulevard du Littoral et l'espace Saint-Jean (avec Alain Marguerit, paysagiste mandataire, Vincent Marniquet, Laurent Lehmann).

PLAINE-SAINT-DENIS . Schéma d'aménagement progressif de l'emprise ( 60 ha) des Entrepôts et magasins généraux de Paris (EMGP).

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