CHECY Entre ville et campagne, maîtriser son espace et son identité

Proche d'Orléans, la petite commune rurale de Chécy (Loiret) est soumise à une forte pression foncière. Engagé depuis 1995, son projet de développement raisonné fait figure d'exemple pour toutes les communes « rurbaines ».

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A quelques kilomètres à l'est d'Orléans, Chécy est l'exemple même du bourg rural qui s'est transformé en petite ville. Comptant 2 000 habitants en 1962, Chécy dépasse aujourd'hui les 7 200, un chiffre stabilisé puisqu'il n'a augmenté que de 44 personnes en dix ans. Maire de 1995 à 2001, Daniel Coulaud n'a pas voulu se focaliser sur la question du nombre des habitants, préférant se donner pour objectif le développement durable de la commune. Chécy est de ce point de vue un terrain d'étude remarquable, qui a d'ailleurs été retenu par le groupe « prospective 2020 » de la Datar comme exemple d'un village devenu ville. Mais avec une croissance démographique forte et une urbanisation sans contrôle, Chécy était d'abord pour Daniel Coulaud - urbaniste et géographe de formation - un « contre-exemple ». Pour renverser la tendance, la ville publie en 1996 un document de référence pour « penser autrement le développement ». Il s'agit d'affirmer l'identité de Chécy pour qu'à terme elle ne soit pas engloutie dans l'agglomération orléanaise.

Premier objectif : réviser « le très permissif » POS de 1976 qui autorisait l'urbanisation sans cohérence d'une grande partie des 1 400 hectares du territoire communal. Ce POS s'était traduit par une urbanisation atomisée, avec des lotissements installés au milieu d'espaces agricoles à 3 kilomètres du centre-bourg. « Nous avons décidé, poursuit Daniel Coulaud, de resserrer l'urbanisation autour des équipements publics et des zones construites. Avec le POS de 1999, nous avons reconquis 130 hectares sur les territoires jusque-là promis à l'urbanisation. »

Cette « reconquête » ne semble pas mise en cause par le nouveau maire, François Duché, élu à la suite d'une campagne qui n'était pas focalisée sur les enjeux urbains. Elle permet de maintenir une ceinture verte autour de la commune, afin de bloquer durablement l'urbanisation anarchique.

De même seront inconstructibles « les pâtures », situées entre le vieux bourg et la Loire, promises aux jeux, au VTT et à un parcours botanique. Quant aux constructions futures, elles sont cantonnées au Vieux-Pavé, une ZAC de 29 hectares où sont prévus 380 logements dont 90 sociaux autour d'une salle des fêtes, d'une éventuelle piscine intercommunale et - mais c'est plus hypothétique (voir page 44) - de la seconde ligne de tramway. Ce nouveau lotissement bénéficiera d'un traitement soigné en termes d'espaces publics et de plantations, à l'instar de ce qui a déjà été fait dans le centre-bourg entièrement rénové (réfection de places, enfouissement des réseaux, ravalement des façades, Opah), tandis que les quartiers HLM de Herpinière-Vaucouleurs ont été inscrits dans la politique de la ville. Enfin, une rocade de contournement en arc de cercle devrait permettre d'identifier encore mieux les vocations : à l'extérieur de ce demi-cercle, l'habitat diffus et les espaces naturels ; à l'intérieur, le centre-ville à consolider.

PLAN : Répartition des différentes zones - Le POS révisé en 1999 contient l'urbanisation sans brider le développement

PHOTOS : Le centre-bourg a été entièrement rénové : enfouissement des réseaux, réfection des places... la réhabilitation du bâti ancien a permis de créer des logements et de petits équipements.

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