Après une première enveloppe financière de 50 M€ destinée à doubler la consommation de combustible alternatif pour alimenter le four de clinker, Heidelberg Materials a annoncé un nouvel investissement sur sa cimenterie de Bussac-Forêt (Charente-Maritime) : 65 M€ pour la construction d'un nouveau four. Le projet est d'autant plus notable qu'il ne cuira pas du calcaire mais de l'argile et réduira ainsi les émissions de CO jusqu'à 20 %. « La température de cuisson est moins élevée que celle exigée pour le clinker et ses émissions chimiques sont inférieures à celle du calcaire », pointe Bruno Pillon, président des activités France du groupe. Autre particularité, « ce nouveau four sera alimenté grâce à un combustible solide de récupération [issu des déchets ménagers, NDLR], provenant de la filière que nous avons contribué à mettre en place localement », précise-t-il.
Mise en service en 2025. Quant au choix du site néoaquitain - qui produit 600 000 tonnes de ciment par an - pour accueillir cette nouvelle unité, il s'explique en partie par un soutien financier « significatif » de France Relance et de la région. « Nous sommes très présents en Nouvelle-Aquitaine, et l'argile que l'on trouve sur Bussac possède des qualités physico-chimiques intéressantes, permettant la production de ciments dotés d'une bonne durabilité et d'une grande résistance », précise Bruno Pillon. Les travaux de construction du four devraient démarrer d'ici le début de l'année prochaine pour une mise en service en 2025. Cet investissement s'inscrit dans la politique du groupe qui ambitionne de réduire de 47 % les émissions de CO de chaque tonne de ciment d'ici à 2030 par rapport à 1990 et d'atteindre zéro émission nette d'ici à 2050.