CHARENTE Calmer les débordements de la Charente

5 millions d'aides nationales en 4 ans

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Un plan pour l'écrêtement des crues est en préparation sur le cours de la Charente. Fleuve lent et méandreux, la Charente connaît un fonctionnement très particulier puisque 60 % de son tracé se situe en dessous du niveau de la mer. Son bassin hydrographique compte plus de 10 000 km , et touche 6 départements : Haute-Vienne, Dordogne, Vienne, Deux-Sèvres, Charente et Charente Maritime.

« La Charente déborde très régulièrement, tous les ans et le bassin rural en contact avec la nature admet le phénomène. Mais elle trouve aussi des villes comme Angoulême sur son parcours », explique Rémy Filali, directeur de l'Institution interdépartementale pour l'aménagement du fleuve Charente et ses affluents. Le fleuve a connu ces dernières années deux crues historiques, centennale en 1982 et presque centennale en 1994. Plus une de type décennal en 2000, mais au lieu de s'évacuer en trois semaines, elle a duré cinq mois. Ces débordements ont révélé les zones les plus critiques : entre l'aval de Cognac et l'océan où le cours rencontre plusieurs petites villes en continu avec une difficulté supplémentaire lors de fortes marées.

Pas de nouveaux barrages

L'Institution interdépartementale, qui dispose d'un budget annuel oscillant entre 3 et 4 millions d'euros par an, pourrait recevoir une aide supplémentaire de près de 5 millions d'euros sur quatre ans dans le cadre du Plan national de prévention des inondations que vient d'annoncer le gouvernement. Cela lui permettrait de finaliser ses études et de concrétiser les premières réalisations. Toutefois l'heure n'est plus à la construction de grands barrages, comme celui de Lavaud. « Il nous faut un chapelet de systèmes de ralentissement et de sur-stockage en redonnant des champs d'expansion naturelle au fleuve dans les zones non urbanisées, dans les zones humides et dans les terres agricoles non utilisées pendant cette période de l'année » poursuit le directeur de l'entente interdépartementale. Une méthode douce qui nécessitera des accords avec les agriculteurs car la maîtrise foncière à grande échelle n'est pas à l'ordre du jour.

L'eau pourra en outre être orientée vers certaines forêts d'autant plus que les arbres dépolluent l'eau. Une meilleure information des populations pendant les crues est aussi à l'étude.

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