Norman Foster était de passage à Paris le 25 avril, afin de préparer le montage de l’exposition rétrospective que le centre national d’art et de culture Georges-Pompidou lui consacrera du 10 mai au 7 août 2023, et dont il signe la scénographie. Pour retracer les 60 ans de carrière de cet architecte prolifique, concepteur d’aéroports, musées, sièges sociaux, ouvrages d’art et même habitats sur la Lune et Mars, l’institution lui réserve sa plus grande salle qui s’étend sur près de 2200 m².
Cette vaste surface permettra d’accueillir certains des objets roulants ou volants que l’octogénaire pritzkérisé en 1999 collectionne, parmi lesquels la voiture personnelle de Le Corbusier qu’il a restaurée, et un planeur. «Norman Foster a piloté des avions et des hélicoptères, mais le planeur représente pour lui la métaphore de l’architecture, explique Frédéric Migayrou, commissaire de l’exposition. Car il faut savoir gérer en temps réel tous les paramètres de ce système autonome pour rester en vol le plus longtemps possible.»

«Iconique»
L’agence Foster+Partners, qui compte aujourd’hui 1800 collaborateurs, a réalisé plusieurs centaines de projets à travers le monde. Cent-trente seront présentés sous forme de dessins, esquisses, maquettes, vidéos et dioramas. «Le choix a été difficile parce que tout est iconique», estime Frédéric Migayrou. En France, l’agence a notamment livré le Carré d’art à Nîmes (1993), le viaduc de Millau (2004), le Zénith de Saint-Etienne (2008), l’ombrière du Vieux-Port à Marseille (2013) et le musée Narbo Via à Narbonne (2021).
Depuis ses débuts en 1963, Norman Foster archive méthodiquement ses créations. Il a proposé au Centre Pompidou de constituer un cabinet de 400 dessins en introduction de l’exposition. «Je voulais révéler le processus d’exploration qui précède la construction d’un bâtiment, à chaque fois en interaction avec son contexte, précise l’architecte. Le but étant de créer un environnement plus sain, qui utilise moins d’énergie et procure de la joie.» Pour Frédéric Migayrou, «ces dessins permettront à un très large public d’errer dans la tête du concepteur et de comprendre son rapport à la lumière, aux ouvertures et à l’espace public».