Le travail de Yoann Bourgeois questionne l'espace et bouleverse les axes référentiels de notre condition humaine. S'extirpant de la gravité terrestre, la scène du spectacle Celui qui tombe est concentrée sur un carré qui se met à se mouvoir, comme suspendu dans les airs. Bateau ivre, tectonique scénique, ce support ne dévoile pas le bras articulé qui l'actionne à sa base. Ce grand cric autorise le plancher en bois et métal d'être incliné, de pivoter, de tourner, et ce, en simultané.
Imperceptible, la mécanique transparaît au point le plus haut, alors que des câbles descendant des cintres sont accrochés aux quatre angles pour fabriquer un gigantesque tapis rigide qui pendule au-dessus du plateau du théâtre. Ainsi désolidarisé, son recto, son verso et ses tranches offrent autant de points d'appui et d'accroches. Prouesse technique, le dispositif nécessite une précision d'orfèvre, afin de ne pas blesser les comédiens qui actionnent eux-mêmes le mouvement de cette surface qui passe de l'horizontale à la quasi verticale en explorant la fonction oblique chère à Claude Parent.
CONCEPTION, MISE EN SCÈNE ET SCÉNOGRAPHIE : Yoann Bourgeois, assisté de Marie Fonte
RÉALISATION SCÉNOGRAPHIE : Nicolas Picot, Pierre Robelin et Cénic constructions
PROCHAINES REPRÉSENTATIONS : les 23 et 24 février au CDN de Sartrouville ; les 27 et 28 février à L'Equinoxe, scène nationale de Châteauroux ; les 10 et 11 mars à la scène nationale du Grand Narbonne ; les 15 et 16 mars à La Filature de Mulhouse ; les 21 et 22 mars au Quartz à Brest ; les 25 et 26 mars au Grand Théâtre de Lorient ; les 29 au 31 mars au Quai à Angers ; les 1er et 2 juin 2017 à la Scène nationale d'Orléans
