Les négociations exclusives menées avec LBO France pour le rachat du groupe Cegelec arrivent comme prévu à leur terme. Un mémorandum doit être signé dans les tous prochains jours pour une cession avant la fin mars, après l'accord des autorités de la concurrence et la consultation des comités d'entreprises.
Reste à connaître le montant de la transaction. Selon l'AFP, qui cite une source "proche du dossier", LBO France offrirait 1,1 milliard d'euros aux actionnaires actuels, les sociétés d'investissements britannique Charterhouse Development Capital et française CDC Entreprises Capital (à hauteur de 45% chacune). Cette somme comprendrait la dette contractée par Cegelec pour financer le premier LBO.
LBO France est d'autant plus crédible qu'il vient de céder Materis, groupe spécialisé dans la chimie pour la construction (peintures, mortiers, aluminates, réfractaires et adjuvants) pour 1,02 milliard à la holding Wendel Investissement. Ce fonds s'intéresse aux opérations de reprise d'entreprise avec effet de levier (Leverage Buy Out) dans lesquelles il a vocation à être majoritaire. LBO France privilégie les acquisitions d'entreprises françaises, dont la valeur est comprise entre 100 millions et 1,5 milliard d'euros. Dans son portefeuille, on retrouve quatre industriels du BTP: Terreal (fabricants de tuiles et briques), Roysol (revêtement de sols), Rocamat (production et commercialisation de pierre calcaire) et Wheelabrator (traitement de surfaces).
Cette cession marque la prédominance des fonds d'investissement face aux groupes de BTP qui avaient manifesté dans un premier temps leur intérêt pour Cegelec. Aucun n'a souhaité suivre alors que deux d'entre eux, Vinci et Eiffage, s'étaient lancés dans la course aux autoroutes. Le même scénario est-il envisageable pour Amec Spie, en cours de cession par sa maison mère Amec ? Dégagés de l'hypothèque des autoroutes, il semble que, cette fois, les groupes de BTP soient plus intéressés.
Maxime Bitter et Hugues Boulet
