Carrefour international du Bois : de nombreux atouts pour la filière

Malgré un climat morose, la 11ème édition du Carrefour international du Bois, qui s'ouvre à Nantes du 2 au 4 juin, entend apporter son lot d'optimisme. D'abord à travers le dynamisme des acteurs et l'innovation produits ; puis par les opportunités offertes avec un Grenelle de l'Environnement, amortisseur de la crise pour la filière bois.

Image d'illustration de l'article
Carrefour international du Bois : du 2 au 4 juin 2010, au Parc des expositions de la Beaujoire à Nantes.

Rendez-vous biennal, le Carrefour international du Bois, qui réunit l'ensemble de la filière, des forestiers aux négociants, en passant par les scieurs, fabricants de panneaux, transformateurs et prescripteurs, ouvre ses portes dans une conjoncture un peu particulière, avec des volumes et des prix stables, alors que les prix des grumes repartent à la hausse et que ceux des sciages et des produits finis devraient suivre. Mais le Président, Pierre Piveteau, n'en affiche pas moins un optimisme modéré : « 2010 devrait enregistrer une croissance horizontale : d'un côté un marché dont l'avenir est certain, de l'autre des entreprises qui font toujours le gros dos et s'efforcent de relancer la machine après deux années difficiles ».

La filière bois française connaît une situation contrastée : les feuillus souffrent davantage que les résineux, mais dans les deux cas, les entreprises françaises peuvent tirer leur épingle du jeu et ce malgré des importations qui restent encore très élevées. En investissant ces dernières années, elles ont des atouts pour créer les conditions d'une meilleure adéquation entre l'offre et la demande. Le développement actuel du bois dans la construction et les directives du Grenelle de l'Environnement ne peuvent que venir les servir.

La R&D, le pari des essences de feuillus françaises

Même si l'assouplissement des contraintes administratives pour la rénovation bois apporte un souffle d'air à l'utilisation du bois dans la construction (charpente en chêne), les marchés sur lesquels les feuillus sont présents concernent davantage l'aménagement intérieur (menuiserie, ébénisterie, ameublement) que la construction.

Or, dans tous ces domaines, la concurrence avec d'autres matériaux est rude. Pour y faire face, les scieurs de feuillus parient sur la recherche. Certains travaux en cours sont prometteurs. Ils portent sur les nouvelles utilisations d'éléments constructifs (produits traités ou produits chauffés). Ainsi, l'Association pour la Promotion des Emplois du Chêne Français (APECF), avec le soutien de la Région Bourgogne, mène une étude visant à développer l'emploi des catégories secondaires du chêne, essence indémodable et durable par excellence, permettant d'utiliser des volumes de bois massifs (dalles de plancher, murs en bois massif). Autres bois d'avenir : le hêtre, qui commence à regagner des parts de marché en s'exportant sur les rives de la Méditerranée, où il est très demandé ; le peuplier, très utilisé dans la confection d'emballages légers ; le frêne et le châtaigner, spécificités françaises appréciées.

Dans sa campagne de promotion "produits" lancée pour 2010, France Bois Forêt veut privilégier un développement de l'utilisation des essences feuillues françaises et a confié au CNDB une vaste campagne de sensibilisation auprès des enseignes de la grande distribution sur l'offre de produits en bois français (bois en extérieur : bardage, terrasses, clôtures ; bois menuiserie : portes, fenêtres, escaliers, parquets et décoration intérieure : lambris, moulures, placages).

La construction dope le marché des résineux

Porté par les recommandations du Grenelle, le secteur des résineux, type d'essences le plus utilisé dans la construction bois (60 %), ne peut que se développer durablement et ce, tant en charpente, ossature, terrasses qu'en bardage.

D'autant que la France offre un échantillon d'essences très varié : sapin, épicéa, pin et Douglas, "le" produit montant. L'avenir est aux produits à valeur ajoutée, tel le bois massif reconstitué (BMR), fabriqué par aboutage et lamellisation, qui offre aux prescripteurs (architectes et maître d'oeuvre) de nombreuses garanties (qualité, tenue, siccité, maîtrise des dimensions...). Ils viennent compléter la gamme de produits "charpente traditionnelle" proposés sur le marché national par les scieries françaises.

500 exposants et 10 000 visiteurs attendus

Si le Carrefour international du Bois entend jouer pleinement son rôle d'intermédiaire entre l'offre et la demande, il se veut également la vitrine des solutions bois pour la construction. Dans l'espace Techniques et Solutions (hall 3), les prescripteurs pourront trouver les nouvelles solutions bois, à travers une exposition de nouveautés et d'innovations, mais aussi d'un parcours bois mettant en valeur 12 maquettes de solutions constructives innovantes, répondant chacune à des contraintes différentes ou encore de nombreuses conférences sur des thèmes d'actualité, comme le logement collectif et social, la rénovation thermique, l'intégration d'immeubles tertiaires bois dans la ville, le chauffage bois-énergie...

500 exposants (dont 25% d'internationaux) ont répondu présents, soit un nombre équivalent à l'édition de 2008, preuve que la crise n'a pas entamé la volonté de la filière de rester entreprenante. 10 000 visiteurs sont, par ailleurs, attendus.

Pour plus de détails, cliquer ici

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires