«De l'acupuncture. » Nicolas Escach, directeur du campus des Transitions - antenne caennaise de Sciences Po Rennes spécialisée dans l'apprentissage des transitions urbaines, écologiques ou juridiques et tourné vers l'Europe du Nord -, évoque ainsi le réaménagement du lieu alors qu'il fête ses dix ans. Trois architectes danoises de Prøvestenen Atelier - Julie Lecuelle, Amalie Holm Pedersen et Alberte Hyttel Reddersen - sont en charge du projet. Une première résidence en septembre dernier leur a permis de poser un diagnostic et de faire des propositions pour repenser la vie au campus en appliquant les principes développés par leur agence : « Ne pas changer ce qui n'a pas besoin de l'être et poser un regard d'architecte pour en faire le moins possible avec le plus d'effet possible », résume Julie Lecuelle.
Travail intégré dans le cursus. Au menu, un travail sur la couleur, l'identité, l'ergonomie et la réorganisation du lieu. Ici, le chantier fait partie du cursus pour les 151 étudiants. « Nous avons fait venir ces architectes pour bénéficier de ce savoir-faire danois de modularité, de frugalité et de travail à partir des usages, explique Nicolas Escach. Ce qu'elles réalisent avec les étudiants fait partie de notre pédagogie ouverte et de notre questionnement sur l'enseignement des transitions. Le campus doit être un espace d'expérimentation pour les concrétiser tout en effectuant un montage juridique et financier. » Les architectes de Prøvestenen Atelier reviendront au printemps prochain pour la réalisation : un travail sur la lumière à l'intérieur et surtout sur la cour, notamment autour de la pierre de Caen. Des rebuts d'une carrière locale serviront ainsi à construire un espace qui pourra servir à la fois de scène et de banc. « La qualité esthétique fait partie de sa durabilité, explique Julie Lecuelle. Le bâtiment doit plaire et être flexible pour changer d'utilisation. » La région Normandie participera à hauteur de 100 000 euros, auxquels s'ajouteront 30 000 euros de fonds propres. Les autres modifications proposées, comme un parking vélos sur l'espace public ou la végétalisation d'un mur devront, si elles sont validées par la communauté urbaine de Caen la Mer, propriétaire, et la Ville, nécessiter d'autres financements.