La Ville de Caen (Calvados) et les bailleurs sociaux Caen la mer Habitat et La Caennaise ont signé une convention-cadre pour favoriser la mise à disposition de locaux vacants à des artistes plasticiens. La phase d'expérimentation de ce nouveau dispositif a démarré fin 2019, avec l'occupation temporaire d'une ancienne boucherie dans un centre commercial par un collectif d'artistes.
Tout le monde y gagne. « Le bailleur ne pouvait pas relouer le pas-de-porte car le bâtiment est voué à être démoli d'ici à deux à trois ans, explique François Alleaume, chargé de mission culture à la Ville de Caen. Le local allait rester vide, entraînant une perte d'animation sur le quartier et un risque d'occupation sauvage. » D'où l'idée d'y installer de jeunes artistes en voie de professionnalisation, qui n'ont pas les moyens de louer un atelier. A priori, tout le monde y gagne : les artistes, qui ne paieront que les charges ou un loyer modique, la Ville, qui joue son rôle d'accompagnement à la création artistique, en plus des résidences dans les structures culturelles, et le bailleur, qui évite la case vide et y trouve un outil de gestion d'un patrimoine en transition. Les conventions prévoient des durées d'occupation limitées (de trois mois à trois ans) et non renouvelables pour permettre une rotation.
Cinq lieux ont déjà été ciblés : des espaces de travail ou des fonds de commerce vacants dans les quartiers périphériques. « Un bilan d'étape sera réalisé au printemps 2020 avant un élargissement possible du dispositif, notamment avec des logements-ateliers », précise Emmanuelle Dormoy, maire adjointe à la culture. La Ville s'intéresse aussi aux anciens logements de fonction de ses écoles primaires, aujourd'hui inoccupés.
