Brest : l'ancienne prison reconvertie en lieu d'évasion

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Porté par l’entrepreneur brestois Franck Jaclin et conçu par son fils Benjamin, architecte, le projet retenu par Brest Métropole se distingue par une programmation riche et variée.

Comme pour les Ateliers des Capucins tout proches, l'ancienne prison de Pontaniou, en friche depuis 1990, va entamer une troisième vie. L'édifice de plus de 2 000 m2 sur cinq niveaux, né en 1810 de la transformation d'une fonderie édifiée sous l'ancien régime, va se métamorphoser en un immense tiers lieu à l'ADN 100 % brestois. Après l'échec d'une négociation de gré à gré avec le groupe François-1er en 2018, la métropole a changé de méthode en lançant un appel à projets très ouvert pour la reconversion du site racheté à l'Etat en 1997. « Ce processus était le bon. Sur six groupements candidats, nous en avons retenu trois qui ont tous pris la mesure du lieu en proposant des projets adaptés », raconte Tifenn Quiguer, vice-présidente de Brest Métropole en charge de l'urbanisme.

Une opération à 7 M€ HT. Le choix final s'est arrêté sur le projet intitulé « Pontaniou : une ouverture sur la ville », porté par Franck Jaclin, fondateur de La Route des Pingouins, qui regroupe une quinzaine d'établissements hôteliers dans le Finistère. Pourcette opération évaluée à 7 M€ HT, l'entrepreneur brestois s'appuie sur la Foncière K, une société de portage immobilier créée en 2019 avec la Banque des territoires. Heureux hasard, l'année dernière, la filiale de la Caisse des dépôts avait injecté 4,4 M€ supplémentaires dans la foncière pour le « développement d'hébergements touristiques dans le Finistère nord ».

Si la caution de la Banque des territoires a pu jouer un rôle, l'esprit du projet et sa programmation plurielle ont été déterminants aux yeux du jury. « C'est une opération privée mais la prison ne sera pas privatisée grâce à une programmation riche qui va générer du flux avec un pot-pourri d'activités », précise Tifenn Quiguer. Et l'élue de lister : une antenne du centre d'art contemporain Passerelle, une micro-crèche, une guinguette, des espaces dédiés aux associations locales, des commerces (produits locaux, réparation- vente de vélos, recyclerie), des loisirs de type escape game en lien avec l'histoire du lieu, un gîte d'étape et enfin, au quatrième étage donnant sur la rade, un bar et un restaurant ainsi qu'un patio ouvert à tous.

Conçu par Benjamin Jaclin, fils de Franck, de l'agence Done Atelier d'Architecture, le projet revendique une forme de sobriété. Outre la toiture et un espace en surplomb dans la cour, les interventions sont limitées au strict fonctionnel afin notamment de désenclaver le site.

Ce tiers-lieu singulier devrait ouvrir ses portes en 2027. « Avec un grand parc belvédère de 2 ha que nous envisagons sur le plateau du Deuxième dépôt, c'est un morceau supplémentaire du puzzle que nous sommes en train créer sur “le grand balcon de la Penfeld” tel que l'a imaginé l'urbaniste Paola Vigano », explique Tifenn Quiguer.

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Date de réponse 10/10/2025