Un an après l’acquisition d’Imerys Structure pour 75 millions d’euros à la barbe des géants mondiaux du secteur, la société coopérative et participative (Scop) Bouyer Leroux (155 millions d’euros, 700 salariés), devenue numéro un français de la brique et des conduits de fumée en terre cuite, a inauguré son site de La Boissière-du-Doré (Loire-Atlantique). Conformément au projet industriel annoncé lors du rachat d’Imerys Structure, ce site a été sauvé et une trentaine de personnes travaillent sur la nouvelle ligne de production de coffres et de linteaux monoblocs. Après un investissement de 4,5 millions d’euros, cette ligne tourne au rythme de 10 000 tonnes par an, mais elle a été conçue pour une production de 20 000 tonnes, ce qui traduit bien l’ambition de la Scop. « Le statut coopératif est particulièrement pertinent pour une industrie comme la nôtre », explique Roland Besnard, P-DG du groupe. « Il nous permet de disposer, d’une part d’une solidité financière, et d’autre part d’une stabilité au niveau du personnel, deux conditions importantes dans nos métiers », ajoute-t-il.
11 millions d’investissement
Comme l’ensemble du marché, Bouyer Leroux n’échappe pas à la crise. « Notre chiffre d’affaires a baissé d’environ 3 % », annonce Roland Besnard qui relativise aussitôt en précisant que « la baisse est d’environ 12 % dans le secteur ». En tout cas, la conjoncture n’a pas empêché Bouyer Leroux d’investir (11 millions d’euros en 2014 et le même montant est prévu pour 2015), ni de lancer une stratégie commerciale offensive, notamment autour de la marque phare Bio’bric et d’une marque d’autoconcurrence Opti-solution. Cet été, l’industriel a racheté l’activité bardage de Woestelandt (marque, stock, Avis technique et fichiers clients). La Scop veut être présente sur ce marché prometteur et une nouvelle ligne de production destinée à la fabrication de ces produits de bardage sera réalisée à La Séguinière (Maine-et-Loire) en 2015. Nul doute, le modèle coopératif de Bouyer Leroux fait ses preuves et l’industriel assume pleinement son rôle de leader sur ce marché très concurrentiel devant deux majors mondiaux - Monier Group (ex-Lafarge Couverture), coté à la bourse de Francfort, et Wienerberger (n° 1 mondial) - et une ancienne filiale de Saint-Gobain passée par plusieurs LBO successifs, Terreal.
