Acteur du BTP lui-même, le constructeur Guiton, basé à Chevigny-Saint-Sauveur (Côte-d'Or), s'est prêté à la règle du jeu de la démarche Bâtiments durables de Bourgogne-Franche-Comté (BDBFC), à savoir « une certification participative par leurs pairs : architectes, maîtres d'ouvrage, ingénieurs de bureaux d'études, entreprises d'exécution », explique Antonin Madeline, directeur de Terragilis. Cette association porte, dans la région, l'initiative engagée il y a quinze ans en Paca. « Les jurés se basent sur leurs propres retours d'expérience afin d'évaluer une opération et de la faire progresser sur le plan de la construction durable », ajoute-t-il.
Guiton a ainsi soumis à un tel exercice, dès sa phase de conception, son nouveau siège qui prendra place sur une friche industrielle de la commune toute proche de Quétigny. L'évaluation ne se réduit pas à la qualité environnementale ou à des critères techniques. Elle englobe sept thèmes : gestion de projet ; implication pour le territoire et la biodiversité ; impact social et économique ; énergie ; gestion de l'eau ; utilisation des ressources (matériaux) ; confort et santé.
Construction hors site. « Le caractère multicritère de la BDBFC nous a séduits », explique Cyrille Guiton, le dirigeant du groupe de 35 salariés tourné vers l'immobilier d'entreprise et qui réunit des filiales de contractant général, gros oeuvre-génie civil, ingénierie et plus récemment de montage d'opérations. La démarche a influencé les choix de la future construction de 1 126 m2 sur trois niveaux. Ainsi, pour le traitement des espaces extérieurs, la paysagiste Aurélie Gueniffey recréera des milieux variés propres à « lutter contre les îlots de chaleur » et à contribuer « au bien-être des salariés », explique-t-elle. De la même façon, le maître d'ouvrage a privilégié des matériaux à faible impact sur l'environnement et sur la santé. Le bâtiment, , avec sa façade en ossature bois, est conçu pour « une construction hors site et limitera ainsi les nuisances lors du chantier », explique Cyrille Guiton. « J'ai insisté pour recourir aux matériaux biosourcés, dont du coton recyclé issu de l'industrie textile en isolation », ajoute le dirigeant.
Le futur siège, qui mobilise 2,3 M€ d'investissement (travaux prévus de juillet prochain à septembre 2025, architecte : agence Archiducs) vise le seuil 2025 de la RE 2020. Il regorgera de solutions : pompe à chaleur air-eau réversible pour le chauffage et le refroidissement, sur ventilation nocturne pour le rafraîchissement, panneaux photovoltaïques pour l'autoconsommation…
Passer du bronze à l'argent. Lors de l'exigeant examen, le projeta atteint le niveau bronze, avec 48 points sur un maximum possible de 100, ce qui permettra des marges d'amélioration. Le jury en a identifié par exemple en matière de gestion des surchauffes d'été. Avant de décrocher la médaille d'argent, l'objectif de Cyrille Guiton, « il nous reste encore du chemin à parcourir, mais nous repartons de la première évaluation avec de bonnes pistes », reconnaît le dirigeant. Le confort de travail et l'isolation figurent parmi ses priorités pour faire encore mieux.