Le déménagement des services de la communauté d'agglomération de Bourges (Cher) dans l'ancienne maison de la culture se précise. A l'abandon depuis plus de dix ans, ce bâtiment à l'esthétique Art déco va être reconverti en un lieu « hybride », qui accueillera une centaine d'agents tout en conservant « des usages culturels », selon les termes de la présidente de l'agglomération, Irène Félix. Le projet a été confié à l'agence d'architecture nantaise Titan, qui affine ses propositions après avoir remporté le concours à l'automne dernier. Elle travaille actuellement sur la répartition des espaces afin « de nicher les bons usages aux bons endroits », explique l'architecte Romain Pradeau.
Ce lieu emblématique de la ville, inauguré en 1964 par André Malraux, devait initialement être rénové pour accueillir une Maison de la culture du XXIe siècle. Mais pour des raisons techniques et budgétaires, liées notamment à la présence de vestiges antiques, le projet avait été abandonné après les fouilles, et le nouvel équipement a finalement été construit un peu plus loin.
De l'édifice, partiellement inscrit aux monuments historiques, il reste les trois façades, dont les murs de béton aux parements de briques sont rythmés par de grandes baies verticales. A l'arrière se trouvent encore les locaux de l'administration du théâtre et l'ancienne école de musique. En revanche, les deux salles de spectacle ont été détruites, ce qui crée un vaste espace vide à l'arrière qui sera transformé en jardin public.
Organiser les circulations. A l'issue des travaux, le futur siège de l'agglomération comptera 3 000 m2 de bureaux. L'une des ailes, côté place Séraucourt, disposera de deux étages supplémentaires. Le bâtiment en lui-même « ayant plutôt bien vieilli » selon Romain Pradeau, les travaux consisteront surtout à bien organiser les circulations pour faciliter le fonctionnement des différents services. A l'extérieur, les façades seront restaurées à l'identique, en éliminant les ajouts faits au fil du temps. Quant à la grande verrière qui fait face à la place Séraucourt, elle sera conservée.
La conception d'un futur « espace patrimonial » de 600 m2 reste à préciser mais les grandes lignes ont été fixées. Au rez-de-chaussée se trouveront le hall d'accueil et un restaurant, avec ses cuisines juste en dessous. A l'étage, l'ancienne salle Chopin deviendra la salle du conseil de communauté. Au-dessus, une « déambulation » est envisagée en R + 2, où une série de gradins de la grande salle demeurent. « Nous voulons faire une sorte d'écorché qui racontera l'histoire du lieu », indique l'architecte. Au sous-sol, sous les marches du parvis se glissera une galerie de 300 m2 , destinée au grand public.
Le montant global de l'opération s'élève à 20 M€ TTC, dont 12 M€ HT pour les travaux. Le dépôt du permis de construire interviendra à la fin de l'été, et le lancement des appels d'offres début 2025. Les travaux devraient, eux, commencer dans un an en vue d'une livraison à l'été 2027.
