Boulogne-Billancourt : un accord trouvé pour le cœur de l'île Seguin

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Au centre de l’île Seguin, le projet de bureaux Vivaldi est imaginé comme un paysage habité.

D'un point de vue urbain, nous avons travaillé sur une vision de l'île Seguin dans sa globalité, raconte Sabine Bourrut-Lacouture Lepine, directrice générale immobilier d'entreprise France chez Bouygues Immobilier à propos de ce territoire bordé par la Seine, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). La société s'est emparée de ce dossier il y a deux ans avec l'agence d'architecture danoise Bjarke Ingels Group (BIG). « Celle-ci est très avant-gardiste sur le développement durable et les usages, note-t-elle. Dans leurs réalisations, aucun espace n'était laissé à l'abandon. C'est fondamental qu'il n'y ait aucune zone morte ou vide sur cette île. » Le projet Vivaldi doit servir de liaison entre la Seine musicale, en aval, et le pôle artistique et culturel d'Emerige, en amont, dont le chantier a commencé en septembre 2022. L'objectif de Bouygues Immobilier est de répartir des commerces et des activités sur toute la longueur de la rue afin que l'île s'anime et devienne un lieu d'attractivité.

Le 6 avril, la Ville, la SPL Val de Seine Aménagement et Bouygues Immobilier ont signé un protocole d'accord avec six associations. Il entraîne l'abandon des recours en contrepartie d'une baisse de la densité et de l'augmentation de la végétalisation. Le projet modifié comprend aujourd'hui cinq bâtiments de bureaux de 100 000 m2 environ contre 118 000 m2 précédemment. Trois feront face à Boulogne et deux face à Meudon. Un volume signal a été étêté et une halle supprimée pour laisser le parc de l'île pénétrer au cœur des constructions. Les programmes qu'elle abritait seront répartis dans les rez-de-chaussée des immeubles. Un permis de construire modificatif sera déposé cet été pour un démarrage du chantier début 2024, au plus tôt, et une livraison trois ans après.

Skyline harmonieuse. « Par sa situation unique et sa visibilité, Vivaldi devra à la fois apporter une présence iconique et s'inscrire harmonieusement dans la skyline afin de ne pas perturber les vues lointaines existantes. C'est ce que nous avons imaginé avec ce projet évoquant des montagnes creusées par des vallées verdoyantes qui se prolongeront dans le jardin de Michel Desvigne », décrit Jakob Sand, responsable de BIG en France. Le parc donnera l'impression de traverser les bâtiments, de grimper sur eux, notamment grâce à de grandes terrasses végétalisées.

La structure sera mixte bois-béton, avec une proportion importante de béton bas carbone. Les façades seront habillées de terre cuite, et les multiples terrasses auront un platelage en bois et des balustrades métalliques. Au rez-de-chaussée, les galeries seront revêtues de briques avec des modénatures verticales en béton teinté reprenant les teintes de la terre cuite.

« Ces choix reflètent le concept de paysage habité avec des couches géologiques qui glissent et sculptent la volumétrie. L'épaisseur de la terre cuite est importante pour garantir la pérennité et la robustesse des constructions tandis que le toucher et les jeux de lumières sur ce matériau participent à l'expérience des usagers comme des visiteurs de l'île », détaille Jakob Sand. A l'intérieur, une partie des matériaux et des équipements sera issue du réemploi. Le projet, labellisé BBCA conception niveau excellent, vise notamment la labellisation BiodiverCity.

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