Bouches-du-Rhône : Charleval renoue avec la tradition

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Fabriqués avec les déblais issus du terrassement, 1 000 blocs de terre pressée constitueront les murs de la future maison de santé.

Une commune maître d'ouvrage éclairée, un architecte et un bureau d'études engagés, des entreprises impliquées, le cadre juridique des « achats innovants », des subventions à hauteur de 70 % : voici les ingrédients du projet de maison de la santé pluridisciplinaire de Charleval (Bouches-du-Rhône) dont le chantier d'une durée d'un an a commencé au début de l'été. L'opération, d'un coût de travaux de 1,4 M€ HT, est vertueuse à plus d'un titre. D'abord, elle vise à lutter contre la désertification médicale. Pour l'architecte Mathieu Grenier, de l'agence nîmoise Combas (mandataire) adepte de l'architecture contextualisée et des matériaux géosourcés, c'est aussi l'occasion rêvée « d'allier la dimension sociétale inhérente au projet à une approche environnementale, tout en respectant la tradition locale de construction en pisé, appelée “tapy” ».

Mise au point d'une presseuse. Pour bâtir l'édifice en R + 1 (715 m2 SP) avec de la terre du site en zone sismique 4, Combas s'est associé au bureau d'études niçois Filiater. Deux ans de R&D avec Métal Technic ont permis la mise au point d'une presseuse qui produit, à un rythme de 30 à 40 par jour, les 1 000 blocs du futur équipement public. Ils pèsent chacun 350 kg pour 80 cm de long et 45 cm de large, avec une résistance de 400 t. Ils sont fabriqués avec 400 des 600 m3 de déblais extraits par Gagneraud lors des terrassements, triés sous l'œil vigilant de Filiater avant d'être stockés dans une carrière locale. Une fois bien comprimés, ils seront posés à l'aide d'une grue et liés avec du mortier.

Projet abouti en termes de maîtrise de l'impact carbone, la construction se composera d'une charpente, de menuiseries et de planchers en bois. Ces derniers seront assemblés avec la méthode à queue-d'aronde pour limiter l'utilisation de pièces métalliques. Par ailleurs, l'entreprise de gros œuvre KP2 réalisera les murs de refend avec du béton issu du mélange de granulats extraits sur place et de ciment. « Le but n'est pas de construire 100 % en terre, mais de permettre, via une mixité des matériaux, de valoriser les déblais dans le processus de construction et ainsi limiter les intrants, les déplacements, la surcharge des décharges… » insiste Michel Oggero, dirigeant de Filiater.

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