Pour le président socialiste de la CUB (communauté urbaine de Bordeaux) Vincent Feltesse, "l’eau constitue un bien commun, dont le service public doit se réapproprier les enjeux de gestion et de gouvernance." Conséquence : la Communauté urbaine de Bordeaux a annoncé vouloir progressivement passer ses services de l'eau en régie publique. "Il n’est en effet plus acceptable de déléguer une majeure partie de ces missions à des entreprises privées, fussent-elles techniquement très performantes, sur des durées de 20 à 30 ans, voire plus", a expliqué la CUB dans un communiqué publié jeudi 9 juin. Directement visée : la Lyonnaise des eaux, délégataire historique pour la gestion de l'eau à Bordeaux et dont les missions s'achèvent en 2012 pour l'eau, et en 2021 pour l'assainissement.
Pour "se défaire" de ces contrats, Vincent Feltesse proposera donc deux orientations au Conseil de Communauté du 8 juillet prochain. Première étape, "fixer le cap du moyen terme", à savoir le principe d’un retour à la régie publique pour les services de l’eau et de l’assainissement. La CUB envisage l’horizon 2018 pour sa sortie anticipée du contrat de concession du service de l’eau. Deuxième étape : la mise en place d’une délégation de service public de transition pour l’assainissement, "permettant de synchroniser les échéances des deux contrats".
Cette "délégation transitoire" impliquera la création d’une société dédiée avec une gouvernance renouvelée - avec notamment l’entrée des associations et des usagers dans le conseil d’administration -, le traitement de la question sociale et notamment la prise en compte des statuts des personnels concernés, une anticipation du nécessaire transfert des savoir-faire vers les cadres de la Communauté urbaine… Réponse le 8 juillet.