Mi-décembre, le conseil métropolitain de Bordeaux (Gironde) a tranché le sujet épineux de la gestion de l'eau. L'eau potable et l'assainissement vont repasser en régie à la fin des délégations des exploitants actuels, Suez pour l'eau potable et Veolia pour l'assainissement. Pourquoi ce choix ? «Nous marquons ici la fin d'un cycle de l'eau marchandisé. C'est un bien précieux, vital, dont l'exploitation se fait au détriment de sa conservation, expose Sylvie Cassou-Schotte, vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge de ces sujets. Nous mettons un terme à une délégation de service vieille de trente ans. »
Transparence et maîtrise du coût de l'eau. Dans un premier temps, la collectivité s'était dotée d'un service d'expertise pour contrôler le délégataire. « Désormais, une nouvelle étape est franchie avec une stratégie clairement affichée de réduire les consommations individuelles et de trouver d'autres ressources que les sources du Pléistocène dans les champs captants du Médoc », indique Alain Anziani, président de Bordeaux Métropole. Le choix de la régie entend « garantir la transparence et la maîtrise du coût de l'eau pour une gestion durable de la ressource. » La régie reprendra au 1er janvier 2023 la gestion de l'eau potable et au 1er janvier 2026 celle de l'assainissement. « A terme, la nouvelle structure aura à gérer 280 000 abonnés et 600 salariés, 50 millions de m3 d'eau potable prélevés et 44 millions de mètres cubes vendus, précise Sylvie Cassou-Schotte. Son chiffre d'affaires atteindra 100 millions d'euros, le double avec l'assainissement. »