Démarrage de travaux et livraisons s'enchaînent au sein de l'opération d'intérêt national (OIN) Bordeaux Euratlantique. Une de ses plus importantes réalisations vient d'ailleurs d'être inaugurée dans le secteur Armagnac : le Quai 8.2. Un ensemble de près de 43 000 m2 composé de trois immeubles de bureaux (29 194 m2 ), lancé par Covivio (ex-Foncière des régions), Icade et Vinci Immobilier, réunis au sein d'une société d'investissement.
« Cette opération marque notre retour à Bordeaux, explique Olivier Estève, directeur général délégué de Covivio, nous recherchions un investissement et, ici, il y a tous les ingrédients nécessaires au développement du tertiaire : une collectivité dynamique, la LGV, l'investissement dans les infrastructures et un besoin de renouvellement des immeubles. » Un pari gagnant depuis la livraison l'été dernier, puisque le taux d'occupation s'élève à 86 % avec des loyers grimpant jusqu'à 200 euros/m2 HT, hors charges. « C'est le top sur le marché, avant nous ne dépassions pas les 160 euros », précise le dirigeant. Le programme a été conçu par trois agences d'architectes : Ateliers 2/3/4, Reichen & Robert Associés et MCVD. Connectés au réseau de chaleur du quartier, les plateaux bénéficient des certifications HQE niveau excellent, Breeam very good et du label Effinergie +. Les plus grands sont divisibles et pourraient accueillir à terme d'autres activités, comme une école, « avec quelques modifications », souligne Olivier Estève. S'y ajoutent deux hôtels et une résidence étudiante. Covivio compte renforcer d'ici à 2022 sa présence au sein de l'OIN avec la réalisation d'une Digital Factory de 20 000 m2 pour la société Onepoint sur le secteur des Jardins de l'Ars.
Place à la refonte du MIN. Prochain gros dossier : le marché d'intérêt national (MIN). « C'est un sujet complexe. Nous travaillons avec Bordeaux Métropole depuis 2015 sur son avenir, explique Stéphan de Faÿ, directeur de l'établissement public d'aménagement (EPA) Euratlantique. Comment concilier son maintien à son emplacement actuel et renforcer ses activités à l'échelle métropolitaine ? » Le MIN constitue une magnifique plate-forme logistique pour le dernier kilomètre, avec une position stratégique en entrée de ville. Pour l'isoler des logements voisins de manière durable, le directeur de l'EPA prévoit « une couronne d'immeubles tertiaires ».
L'appel à manifestation d'intérêt (AMI) a été lancé cet été sur ce secteur de 14 hectares. « Plusieurs questions se posent, poursuit Stéphan de Faÿ. Doit-on par exemple vendre les terrains voisins ou les conserver par le biais de baux emphytéotiques ? Les réponses reçues sont diverses et offrent des possibilités qui vont de 80 000 m2 à 250 000 m2 de constructions. Elles nous permettent d'affiner la thématique de la consultation que nous lancerons en avril 2020 » précise le directeur. Le projet définitif ne sera décidé qu'en 2021 et sa mise en œuvre prendra certainement des années.
« Comment concilier le maintien en place du MIN et renforcer ses activités ? » Stéphan de Faÿ, directeur de l'EPA Euratlantique.
Côté mode constructif, sur tout le secteur sud de l'OIN, la décision est prise de passer à une construction 100 % ossature bois : « Celle-ci permet des façades en pierre, en béton. Au sein même de l'OIN, la résidence Hyperion (Eiffage avec Jean-Paul Viguier) a convaincu les promoteurs qu'on pouvait monter à cinq ou six étages en bois. » Une consultation sur 120 000 m2 dans le secteur d'Armagnac a déjà obtenu 57 réponses. Les entreprises sont mûres, mais la filière bois de la région doit encore se consolider. Ce mode constructif présente l'intérêt de « préfabriquer hors site, d'avoir des chantiers propres et de réduire la pénibilité du travail », conclut le directeur.