BORDEAUX Les élus face à l'impasse des parkings

Un très lourd conseil de communauté urbaine

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Le conseil de Communauté urbaine de Bordeaux examine à nouveau, ce vendredi 19 décembre la délégation de service public pour les 10 000 places de parking actuellement gérées par Bordeaux parcs autos (BPA), une société d'économie mixte locale. Lors d'un précédent conseil, le 21 novembre dernier, l'ajout d'une clause en dernière minute avait relancé les négociations avec le gestionnaire pressenti. A la suite d'une compétition supervisée par un comité de pilotage pluraliste d'élus, la communauté urbaine s'apprêtait à confier, pour douze ans à compter du 1er janvier 2004, la gestion de ses parkings à la société Omniparc, filiale du groupe Eiffage. L'élu s'engageait à investir 15 millions d'euros dans les deux prochaines années et à reprendre le personnel dans la nouvelle société que le cahier des charges lui impose de créer à Bordeaux.

Plusieurs mouvements sociaux, témoignages de l'inquiétude des salariés de BPA, avaient conduit les élus à voter in extremis un amendement protecteur socialement : le délégataire devait s'engager à ne procéder à aucun licenciement et, dans l'hypothèse de licenciement économique, il devait reclasser dans le groupe et dans la région bordelaise les salariés concernés aux conditions statutaires actuelles. Ces conditions Omniparc les a refusées, il considère être allé au-delà de ses obligations légales en proposant aux salariés de BPA les conditions sociales en cours dans le groupe Eiffage. Malgré son ambition de conquête sur ce marché de la délégation de parkings, ce dernier ne souhaite pas créer des distorsions de traitement au sein de son personnel.

Les trois scénarios

Trois solutions étaient offertes aux élus à la veille de ce conseil de communauté : une réécriture à la baisse de l'amendement qui bloque aujourd'hui la situation (deux projets de délibération allant dans ce sens ont circulé toute cette semaine), la relance d'une nouvelle consultation intégrant les conditions sociales insérées dans le contrat de délégation en dernière minute (BPA obtiendrait alors une nouvelle prolongation de son contrat) ou une mise en régie, improbable, défendue par les élus communistes. Les négociations entre les élus, le délégataire et les salariés ont eu lieu jusqu'à la dernière minute jeudi soir.

Le conseil de CUB doit aussi entériner son programme pluriannuel d'investissement (1,7 milliard d'euros sur 5 ans) et son budget 2004 (nous y reviendrons dans le détail dans une de nos prochaines éditions).

Quelque 343 millions d'euros seront investis l'an prochain, d'abord dans les transports (96 millions) pour l'achèvement de la première phase du tramway surtout, puis dans la voirie (65 millions), dans l'assainissement (60 millions) et enfin dans l'aménagement et l'urbanisme (48 millions). Ce poste budgétaire croît à la mesure des nouvelles ambitions urbaines des communes de la CUB. Elle financera, dans les prochaines années un gros programme d'aménagement de ZAC sur l'ensemble de l'agglomération.

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