La Commission nationale des secteurs sauvegardés vient de lever un obstacle de taille au lancement de l'enquête publique en acceptant votre proposition d'interconnexion de lignes, place des Quinconces. Quel est désormais le calendrier de réalisation du tramway ?
FRANCOIS SAGLIER. Il reste à la commission locale de révision du plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) à se prononcer le 27 octobre prochain, « éclairée » par le vote favorable de la Commission nationale du 8 octobre dernier. Si ses conclusions sont conformes, nous disposerons alors d'un dossier solide et suffisamment en phase avec les orientations de la révision du secteur sauvegardé, qui va suivre son propre cheminement (enquête publique spécifique, vote du conseil de CUB), pour demander au préfet de bien vouloir ouvrir l'enquête d'utilité publique pour la réalisation du tramway.
Les délais sont connus. Deux mois pour l'enquête. Puis un mois pour la rédaction du rapport. Tout dépend ensuite des recommandations ou des réserves faites par la commission d'enquête. Elles peuvent donner lieu à des enquêtes complémentaires. Si tout va bien, nous pouvons espérer un décret d'utilité publique pour le début de l'automne 1999.
Nous pouvons pendant l'enquête lancer la procédure de consultation, d'appel d'offres et de négociation avec les entreprises, mais aucun contrat ne peut être signé avant la publication du décret d'utilité publique. Nous envisageons de lancer les premières consultations pour le matériel roulant au mois de mars prochain. L'idéal serait que nous puissions signer les premiers contrats de travaux à l'automne 1999.
Comment s'opérera la consultation des entreprises ?
Je ne suis pas favorable à la solution du clés en mains. C'est donner trop de pouvoirs à un seul groupe industriel. Le maître d'ouvrage perd la maîtrise du projet. L'économie locale a plus de mal à accéder aux contrats. Quant aux solutions techniques mises en oeuvre, elles échappent le plus souvent au maître d'ouvrage.
Sans aller jusqu'à un émiettement excessif comme l'ont décidé certaines villes (400 lots environ pour la construction du tramway de Montpellier), il nous faudra trouver un juste milieu. Nous garderons une approche systèmes pour identifier les interfaces délicates à gérer, et regrouper un certain nombre de lots techniques. Mais d'autres lots peuvent être découpés de manière à permettre un accès plus facile aux entreprises locales.
Le bon compromis est entre 50 et 100 contrats. Nous travaillons actuellement à ce découpage et rencontrerons prochainement les organisations professionnelles à ce sujet.
Par où commenceront les travaux ?
Vraisemblablement rive droite. La livraison du premier matériel roulant sera une étape importante, dix-huit mois environ après la passation du contrat. Dans l'hypothèse d'une signature du contrat constructeur fin 1999, la première rame sera livrée à l'été 2001. L'atelier se trouvant sur la rive droite, il est naturel de commencer les travaux de ce côté du fleuve, courant 2000, pour les premiers essais techniques.
Sur la rive gauche, il faut déplacer la voirie et un certain nombre d'activités dans le cadre du projet d'aménagement des quais. Nous ne serons pas prêts avant 2001 pour les premiers travaux.
Nous commencerons donc par les zones où les problèmes d'insertion urbaine sont les plus simples, rive droite mais aussi sur le campus universitaire (Pessac-Talence).
Pour le centre-ville, nous allons poursuivre nos discussions avec les commerçants et l'architecte des Bâtiments de France. Cela prendra du temps car nous sommes en secteur sauvegardé. Fin 2002, les travaux de la première phase doivent être achevés.
PHOTO : François Saglier : «Les travaux devraient commencer sur la rive droite.»